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Les véritables risques financiers des collectivités locales

Créé le

12.07.2010

-

Mis à jour le

13.07.2010

Après les crédits subprime, les défaillances d’établissements financiers, la crise de liquidité et les tensions sur les dettes souveraines, les emprunts toxiques des collectivités locales seront-ils le nouvel avatar de la crise financière ?

Les banques ont-elles vendu des produits dangereux aux élus ? Les élus se sont-ils laissés séduire par une réduction immédiate de leurs charges financières en occultant le risque futur ? Le dossier de Revue Banque montre que la situation est probablement moins dramatique, mais aussi plus complexe : si les bilans de certaines collectivités locales recèlent en effet des actifs risqués, elles ne sont pas une majorité et le poids de ces actifs dans leur dette globale reste limité. Les tensions sur leur gestion financière viendraient tout autant de certaines décisions diminuant leurs ressources financières notamment la réforme de la taxe professionnelle. À ces données financières se mêlent des enjeux politiques…

Face à cette situation, les banques, les collectivités et l’Etat ont été prompts à réagir avec la signature d’une charte et la nomination d’un médiateur. Du président du Conseil général de Seine-Saint-Denis à Dexia, en passant par l’Association des maires de France ou l’agence de notation Fitch, les protagonistes s’expliquent… (sommaire du dossier p. 29)

Entre crise et fraude, la pratique des bonus dans les activités de marché a été fortement critiquée. Vivien Levy-Garboua (BNP Paribas) et Gérard Maarek (Edhec), au-delà de l’émotion suscitée par les montants en jeu, ont cherché à prendre du recul pour étudier ce système d’incitation qui peut être formulé comme une relation entre un « principal », la banque, et un « agent », le trader ou le gérant selon le cas. L’analyse (p. 59) va à l’encontre de certains a priori en montrant que les bonus sont nécessaires à une bonne maîtrise du risque, mais explique également qu’il faut aligner les intérêts du principal et ceux de son agent pour que le système soit vertueux.

La finance islamique peut-elle être un relais de croissance pour la place financière française ? Georges Affaki (BNP Paribas) en est persuadé : l’environnement juridique français ne nécessite pas de réformes lourdes pour accueillir ces produits ; la liberté contractuelle laissée par la loi française est suffisante pour encadrer la majorité d’entre eux. En revanche, pour que cette finance alternative ne soit reléguée à un « phénomène exotique régional », elle devra se réformer en développant une normalisation internationale des contrats et en se dotant de règles de gouvernance des comités de charia (p. 55). Geneviève Causse (ESCP) et Nasser Abdelhafid (Efra) montrent une première avancée dans cette direction avec la signature en mars dernier d’un accord-cadre qui autorise et standardise certains produits dérivés compatibles avec la charia (p. 51).

Nice, sa promenade des Anglais, sa socca, ses mimosas et désormais ses paiements sans contact ! Le 21 mai, Christian Estrosi, maire de la ville et ministre de l’Industrie, a donné le coup d’envoi du plus vaste projet français en matière de paiement sans contact, par carte ou téléphone mobile. Mais comme l’expliquent Stéphanie Chaptal (p. 46), qui s’est rendue sur place, et Séverine Leboucher (p. 70), cette expérimentation à grande échelle doit prouver que ce nouveau type de services rencontre l’intérêt des consommateurs et fournit un modèle économique viable aux différentes parties prenantes, opérateurs, commerçants et banquiers.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº725
RB