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Bâle III

La facture serait plus salée pour les banques européennes

Créé le

21.12.2010

-

Mis à jour le

05.01.2011

Depuis des mois, les banques européennes s’inquiètent des effets de Bâle III sur leur business model… A raison, si l’on en croie les chiffres publiés mi-décembre par les régulateurs eux-mêmes. Basées sur les données des banques au 31 décembre 2009, les études d’impact quantitatives du Comité de Bâle et du CEBS prennent en compte les derniers ajustements du Comité mais pas la période de transition de 8 ans, ni surtout les changements de stratégie que ne manqueront pas d’opérer les établissements. Elles ont donc tendance à surestimer le coût de Bâle III, préviennent les deux régulateurs. Car les montants en jeu – libellés en euros, y compris dans le communiqué du régulateur international, faut-il y voir un signe ? – sont lourds : 263 milliards d’euros manquent à l’appel pour que les banques européennes satisfassent le seul ratio de solvabilité à 7 %, contre 577 milliards estimés par le Comité de Bâle pour l’ensemble des grandes banques [1] . Pour le ratio de liquidité à court terme, l’addition s’élève même à un trilliard d’euros d’actifs liquides pour les banques européennes, contre 1,73 trilliard au niveau mondial. Quant au très décrié ratio de levier, il n’a pas fait l’objet d’un chiffrage précis. Les régulateurs ont toutefois précisé qu’à la fin de l'année 2009, 42 % des banques dans le monde et 60 % des grands établissements européens auraient été contraints par ce ratio, fixé à 3 %. « Les sommes indiquées par le QIS sont des plafonds : il faudra les diviser par 2 ou 3 pour connaître l’impact réel de ces nouvelles contraintes une fois intégrées par les établissements dans leur stratégie », relativise ainsi un banquier de la place.

 

Niveau théorique des ratios si Bâle ​III était appliqué au 31 ​décembre ​2009

     
  Europe Monde Ratio cible
Ratio de solvabilité CET 1 4,9 % 5,7 % 7 % (4,5 + 2,5)
Ratio de liquidité à 30 ​jours 67 % 83 % 100 %
Ratio de liquidité à 1 ​an 91 % 93 % 100 %
Ratio de levier 2,5 % 2,8 % 3 %
1 Le Comité de Bâle et le CEBS distinguent des autres les banques à vocation internationale et dont le bilan dépasse les 3 milliards d’euros. Ce sont les résultats de cette catégorie qui sont présentés.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº732
Notes :
1 Le Comité de Bâle et le CEBS distinguent des autres les banques à vocation internationale et dont le bilan dépasse les 3 milliards d’euros. Ce sont les résultats de cette catégorie qui sont présentés.