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Transition et résistance

Créé le

23.09.2022

-

Mis à jour le

29.09.2022

Innovation, inclusion, durabilité : à la BEI, les mots ont une valeur qui se mesure en dizaines de milliards d’euros par an. Ni effet de mode, ni greenwashing. En 2007, la BEI a été la première institution multilatérale à émettre des obligations vertes. Depuis, elle a accompagné le plan Junker, la réponse globale de l’Union européenne à la pandémie de Covid-19 ainsi qu’une aide d’urgence pour l’Ukraine. En 2020, elle est devenue « la banque européenne du climat ». Sa feuille de route à horizon 2025 pose des objectifs chiffrés. Le premier : passer d’un seuil de 25 % à 50 % de composante climat dans ses investissements partout en Europe. Le deuxième : générer 1 000 milliards d’euros d’investissements verts sur la période 2021-2030. Le troisième objectif est plus qualitatif avec l’alignement des projets financés ainsi que « l’ensemble des activités de nos contreparties », précise Ambroise Fayolle, sur l’Accord de Paris. Au-delà de l’Europe, c’est aussi une « transition juste » qui est recherchée par la BEI.

Défense commune

Si ce genre d’institution, notée AAA, voit d’abord un avantage compétitif à la hausse des taux, politiques monétaires, inflation, dette, etc. font couler de l’encre. Jacques de Larosière, ancien directeur général du FMI et ex-gouverneur de la Banque de France, interrogé par Revue Banque à l’occasion de la parution de son nouvel ouvrage En finir avec le règne de l’illusion financière, s’alarme, notamment pour les épargnants et l’investissement, et emploie les mots « indifférence », « aberration », « déclin »... Selon lui, il faut changer de paradigme (page 23).

Le modèle doit se transformer. Des relations économiques entre l’Union européenne et la Russie « réduites à néant » (page 16) ; une remise en cause de la croissance chinoise avec un secteur bancaire qui ne suit pas, sur le plan domestique comme international dans « la confrontation grandissante avec les États-Unis » (page 20) ; la transformation numérique comme « élément clé du redressement de la rentabilité des banques » en Europe (page 58) ; etc. Les équilibres changent déjà.

La transition ne s’applique pas qu’au climat. Les entreprises doivent s’orienter « vers la cryptographie post-quantique » (page 74) ! À l’heure de la « tokenisation de l’immobilier d’investissement » (page 70), la criminalité financière – à laquelle l’Europe devrait répondre par « une stratégie de défense commune (page 64) » – est toujours plus sophistiquée.

L’attaque des informatiques bancaires est plus que jamais un sujet majeur. « Si l’utilisation accrue des technologies numériques rend le secteur des services financiers plus agile, compétitif et certainement mieux adapté aux besoins de déploiement à grande échelle, il n’en est pas moins vrai que tant les opérateurs que les utilisateurs des services financiers doivent être protégés contre les risques découlant de ce recours à la finance numérique », pointe Ruxandra-Gabriela Adam de la Commission européenne (page 30). Ainsi la Banque de France s’est-elle « fortement mobilisée, tant au plan de sa propre gestion qu’au titre de (son) mandat de stabilité financière » : Denis Beau, sous-gouverneur, explique comment (page 34).

La Banque de France a d’ailleurs participé à l’élaboration du cadre qui vise à soutenir la transition numérique du secteur financier dans l’Union européenne en s’assurant d’une résilience opérationnelle adaptée. Cette nouvelle réglementation donne son nom au dossier du mois (page 26) dans Revue Banque : DORA.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº872
RB