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Innovation

Et si le paiement était biométrique ?

Créé le

20.11.2012

-

Mis à jour le

27.11.2012

Quinze jours avant le salon Cartes, la start-up lilloise Natural Security a lancé un pilote technique à grande échelle pour authentifier un paiement par biométrie. Ainsi, jusqu’en mars 2013, 1 500 particuliers à Villeneuve-d’Ascq et Angoulême servent de cobayes à une technologie associant des données biométriques (l’empreinte digitale à Angoulême, le réseau veineux du doigt à Villeneuve-d’Ascq) et un système de communication sans contact (à la norme IEEE 802.15.4, et non au standard NFC) pour accélérer le paiement.

Sous le contrôle de la CNIL, cette technologie implique que les données biométriques soient stockées directement dans la carte bancaire du porteur (réémise pour l’occasion, avec par la suite un enrôlement de ces données en agence) sans passer par une quelconque base de données (l’ordinateur effectuant l’enrôlement écrit directement sur la puce et ne garde pas de trace de l’opération). Au moment du paiement, le lecteur en caisse récupère les données et dialogue avec la carte du porteur pour vérifier leur authenticité et lancer la transaction. Ce test grandeur nature, lancé par Natural Security et ses partenaires-investisseurs (Accord, Auchan, BNP Paribas, Crédit Agricole, Crédit Mutuel Arkea, Ingenico et Leroy-Merlin), est prévu pour durer 6 mois, avec 1 500 porteurs et 200 points d’acceptation, aussi bien dans des grandes enseignes que dans des commerces de proximité.

L’expérimentation actuelle n’utilise que des biométries liées à la main, pour qu’un geste volontaire du porteur soit nécessaire. En théorie, n’importe quelle autre donnée biométrique peut être utilisée suivant l’usage souhaité. La seule contrainte étant que la personne à authentifier ait l’objet portant ses données biométriques à moins de 2 mètres du lecteur de contrôle ou du terminal de paiement.

Dans le souci du respect de la vie privée, Natural Security va mettre en place un système de certification pour ses partenaires, afin de s’assurer que les données biométriques ne soient jamais stockées dans une base de données, même temporairement, et qu’il soit impossible de tracer le porteur grâce à son lecteur.

Rendez-vous donc en mars prochain, pour savoir si l’expérience validée deviendra un moyen de paiement à part entière et surtout si la CNIL accepte que des données biométriques du porteur soient stockées dans une carte bancaire qui reste la propriété de la banque. Pour cela, lors du salon Cartes, Natural Security a présenté des dongles – objets personnels à acheter pour leur porteur –, qui permettent de payer en magasin, de retirer de l’argent sur un automate bancaire, ou encore de payer avec sa télévision, comme l’envisage un fournisseur d’accès à Internet en Italie.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº754