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Services de paiement : l’innovation vient aussi de l’acquisition

Créé le

15.02.2012

-

Mis à jour le

26.03.2012

Fin janvier, un pure player de l’Internet, Rentabiliweb, a lancé son offre d’acquisition de paiement par carte à destination des e-commerçants. Établissement de paiement agréé par l’ACP, le groupe revendique un positionnement différent des autres nouveaux entrants du marché : « Nous n’avons pas cherché à créer un nouveau moyen de paiement. Nous avons misé sur celui qui concentre 80 % des transactions sur Internet : la carte bancaire », explique Philippe Bontemps, directeur général de Rentabiliweb Europe.

Leur approche est de délivrer trois services en un: celui de la banque commerçant qui fournit le contrat de vente à distance, celui du prestataire technique en charge de la plate-forme de paiement, et celui d’agence de webmarketing. «Étant nous-mêmes e-commerçants, nous avons beaucoup à apporter à nos clients sur l’optimisation de leur tunnel de conversion. Actuellement, les sites marchands sont très ergonomiques jusqu’à l’arrivée sur la page de paiement, un véritable capharnaüm qui conduit à l’abandon de deux transactions sur trois». L’étape de paiement est donc personnalisée, avec la mise en place d’outils de fidélisation nourris par l’analyse des statistiques de navigation et d’achat du client. «Rentabiliweb fait évoluer le modèle économique de l’acquisition de paiement sur Internet, analyse Régis Bouyala, senior advisor chez Eurogroup Consulting. En donnant de la valeur ajoutée à une activité “industrielle” banalisée, il en améliore la rentabilité.»

Concurrence européenne

Rentabiliweb n’est pas le premier établissement de paiement français à se positionner sur l’acquisition. C’est aussi le cas d’Afone Paiement, qui vise toutefois principalement le marché du commerce traditionnel. D’autres offrent le service au même titre que l’émission, dans le cadre d’un système de paiement complet (Buyster, Kwixo, Slimpay). La concurrence directe vient finalement de l’étranger. « La DSP [1] élargit et automatise quasiment la libre prestation de services dans l’Union européenne. Les établissements de paiement notamment britanniques commencent à venir sur le marché français de l’acquisition. Cela requiert encore quelques réglages, notamment en matière de protection du consommateur, mais la tendance s’accélère », témoigne Jean-Yves Rossi de Canton Consulting. C’est le cas notamment de Paysite-Cash, filiale de NordPay, qui propose le même type de prestations que Rentabiliweb.

De quoi inquiéter les banques? Certainement, du fait du départ de certains clients et de pressions tarifaires. La concurrence va être d’autant plus frontale que certains de ces établissements de paiement –Afone et Rentabiliweb– sont membres du GIE Cartes Bancaires, l’antre de l’interbancarité. Tout un symbole. Toutefois, les banques ont encore une carte à jouer, celle de l’accès aux infrastructures de compensation et de règlement des paiements. Dans le cas de Rentabiliweb, ce service est assuré par Natixis. Sachant que c’est sa maison-mère BPCE qui a ouvert au nouvel entrant les portes du GIE en le cooptant, on devine les marges de manœuvre des banques. S.L.

1 Directive sur les services de paiement.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº746
Notes :
1 Directive sur les services de paiement.
RB