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Supervision

La rentabilité des banques pourrait s’améliorer

Créé le

22.10.2018

-

Mis à jour le

23.10.2018

En zone euro, la lutte contre la fragmentation réglementaire est lancée. Elle devrait favoriser la constitution de groupes bancaires plus transfrontaliers, mieux intégrés et plus rentables.

Déjà faible en 2016 à 6,5 %, le ROE [1] des banques françaises a légèrement baissé en 2017 avec un taux de 6,4 %. Cette faible rentabilité constitue un point d’attention pour l’ACPR qui a publié ces chiffres le 16 octobre. Et pourtant, le secteur bancaire français fait un peu mieux que celui de l’ensemble de la zone euro, qui s’établit à 5,7 % de ROE en 2017. Ce faible rendement des fonds propres concerne en effet l’ensemble du secteur bancaire européen depuis que la solvabilité des établissements a été renforcée après la crise de 2008. Et Patrick Montagner, secrétaire général adjoint de l’ACPR, de préciser : « Nous suivons la rentabilité des banques car nous souhaitons notamment qu’elles soient attractives aux yeux des investisseurs qui les financent et qui ont le choix d’investir sur d’autres secteurs. »

Envisager la zone euro comme un marché unique

Mais l’heure est aux grandes dépenses informatiques et le superviseur n’y est pas étranger puisqu’il pousse les banques à améliorer leur cybersécurité. « Tout cela a un coût, résume Patrick Montagner. Ces investissements gagnent à être absorbés par un marché plus vaste qu’un marché national ». Les superviseurs, BCE en tête, souhaitent qu’il n’y ait pas d’obstacles à la constitution de groupes bancaires plus transfrontaliers à l’intérieur de la zone euro et mieux intégrés. La lutte est donc lancée contre la fragmentation réglementaire : « Les autorités de la zone euro souhaitent que les autorités nationales envisagent bien la zone euro comme un marché unique et réduisent ainsi la fragmentation réglementaire, explique Patrick Montagner. Des questions se posent sur le transfert des fonds propres et de la liquidité au sein du marché : aujourd’hui, il peut exister des exigences additionnelles nationales au niveau des filiales (par exemple, la filiale française d’une banque de la zone euro, ndlr). Ces questions sont débattues en ce moment au sein du MSU pour retirer ces verrous, tout en s’assurant d’une sécurité optimale. » L’une des pistes explorées consisterait à disposer d’une tête de groupe très bien dotée en fonds propres qu’elle sera capable d’allouer à une filiale qui rencontrerait des difficultés, sachant que le superviseur unique est compétent pour la supervision de la tête de groupe et ses filiales en zone euro.

En attendant, les investisseurs [2] qui appellent de leurs vœux des fusions transfrontalières risquent de s’impatienter.  S. G.

 

 

 

1 Return On Equity : Résultat net/capitaux propres.
2 Voir l’interview de J.-P. Mottura (CAPSSA) dans Revue Banque n° 823 (septembre 2018).

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº825
Notes :
1 Return On Equity : Résultat net/capitaux propres.
2 Voir l’interview de J.-P. Mottura (CAPSSA) dans Revue Banque n° 823 (septembre 2018).