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La microfinance face à ses mutations

Créé le

21.01.2015

-

Mis à jour le

29.01.2015

Sur quelle peau de banane l’industrie de la microfinance risque-t-elle de glisser dans les années à venir ? C’est peu ou prou la question à laquelle s’intéresse chaque année le rapport « Banana Skins » du CSFI [1] . Et en six ans d’étude, la réponse a bien changé. À l’époque, la microfinance se résumait à des microcrédits accordés par des institutions de microfinance (IMF) principalement à travers des groupes de villageois pauvres. L’enjeu consistait surtout à gérer la fulgurante croissance du secteur. Depuis, de multiples crises ont éclaté, du Maroc à la Bosnie via l’État indien de l’Andhra Pradesh, éclaboussant la réputation de l’outil et faisant du surendettement, le risque numéro 1 du secteur. Aujourd’hui, ce sont le Mexique et le Pérou qui sont dans le rouge. « 38 % des emprunteurs mexicains ont aujourd’hui 5 prêts ou plus en simultané », s’inquiète Daniel Rozas, coauteur de l’étude. Les frontières du secteur sont devenues extrêmement poreuses : les banques se mettent à démarcher la clientèle des IMF qui elles-mêmes accompagnent leurs clients historiques dans leur ascension sociale. Les innovations technologiques comme les services financiers sur mobile ou l’utilisation du Big Data pour mesurer la capacité de remboursement d’un client obligent les IMF à se réformer pour ne pas être prises de vitesse. Les clients eux-mêmes deviennent plus informés et exigeants en termes de variété de produits (épargne, assurance…). Avec 91 millions de clients de la microfinance et 2,5 milliards de personnes non bancarisées dans le monde, gageons toutefois qu’il y a de la place pour toutes les bonnes idées.

1 Centre for the Study of Financial Innovation.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº781
Notes :
1 Centre for the Study of Financial Innovation.