« Le FRR avait pour but initial de constituer une réserve pour financer les retraites futures, en investissant sur les marchés financiers, ce qui constituait une manœuvre novatrice par rapport à la méfiance originelle des français. Le FRR n’a pas été conçu comme un remplaçant de la retraite par répartition, mais comme un outil de lissage. Mais la crise est arrivée. 60 % de nos placements étaient en actions, ce qui a engendré des pertes de 25 %. Notre méthode de gestion est passée d’un horizon de 30-40 ans à 14 ans. Ceci a eu des conséquences très importantes sur les modalités de financement. Néanmoins, en tant qu’investisseur à long terme, nous sommes restés sur nos positions et les marchés ont rebondi. Avec un horizon de 14 ans, pour jouer sur des retours à la moyenne, la gestion est plus compliquée ! Notre modèle vise désormais à sécuriser nos engagements en passif, au travers des systèmes de “liability driven investment” ».
Philippe Aurain est directeur du Fonds de réserve des retraites (FRR)