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Frais bancaires

Les Français adeptes du découvert

Créé le

15.10.2014

-

Mis à jour le

27.10.2014

Un compte qui passe dans le rouge en fin de mois, cela n’a rien d’une situation atypique pour les Français. Selon une étude du comparateur d’offres bancaires Panorabanques, 69 % d’entre eux souhaitent disposer d’une autorisation de découvert, quand bien même ils n’y auraient pas fréquemment recours. Une question de sécurité bien sûr, mais l’engouement des Français pour ce produit bancaire vient aussi du fait qu’il est très facile d’accès : pour la moitié des personnes interrogées par le comparateur, cette autorisation de découvert, souvent prévue dans les packages, a été mise en place à l’initiative du conseiller. Considéré comme un crédit en blanc risqué, le taux du découvert autorisé est élevé mais porte sur de faibles montants et de courtes périodes. La situation se complique lorsque le plafond de dépassement accordé est franchi, ce qui, explique l’étude, arrive au moins une fois par an pour 61 % des Français. Souvent imputé à une dégradation de la situation financière du ménage, ce dépassement du découvert autorisé est aussi pour un quart des répondants, la conséquence d’une mauvaise gestion.

Une utilisation qui s’avère dans tous les cas coûteuse : Guillaume Clavel, président de Panorabanques, calcule que « les frais liés au découvert représentent en moyenne un tiers des frais facturés au client et sont essentiellement le fait des commissions d’intervention imputées au client en situation de dépassement de découvert », et regrette le côté « archaïque » de ce mode de facturation : « Ces commissions sont justifiées par le travail que doit fournir le conseiller lorsqu’un paiement se présente alors que l’argent n’est pas sur le compte. Ce travail est réel dans le cas des chèques, mais pas des paiements par carte. » La loi bancaire de juillet 2013 a décidé de plafonner ces frais facturés à 8 euros par opération dans la limite de 80 euros par mois. La mise à jour des grilles tarifaires au 1er janvier 2014 a ainsi conduit en moyenne à une baisse de 6,7 % des frais liés au dépassement de découvert, selon les calculs du comparateur, la majorité des établissements appliquant le plafond prévu par la loi. Reste que moins d’un Français sur deux prévient son conseiller en cas de dépassement de découvert. Une passivité que regrette Guillaume Clavel : « Ils mettent leur banque devant le fait accompli alors qu’il n’a jamais été aussi simple d’entrer en contact avec elle, et ils se privent peut-être ainsi des solutions moins coûteuses que pourrait leur proposer le conseiller. »

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº777
RB