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Financement bancaire

Les covered bonds, futur relais de la dette senior

Créé le

14.01.2011

-

Mis à jour le

31.01.2011

Verra-t-on une ruée des banques européennes vers les covered bonds en 2011 ? C’est ce que laisse penser la première semaine de l’année durant laquelle pas moins de 18,5 milliards d’euros ont été émis par 15 ​banques. « Le marché des obligations sécurisées est extrêmement actif en ce début d’année, il dépasse même nos attentes », souligne Boudewijn Dierick, chez BNP Paribas CIB. Cet engouement semble structurel. « Les nouvelles règles de Bâle, en particulier le net stable funding ratio, va imposer aux banques de trouver des ressources de maturité plus longue, pour financer leurs actifs longs, ce que permettent les covered bonds », note l’expert, citant des émissions comprises entre 7 et 12 ans, voire jusqu'à ​15 ans.

L’effervescence de début d’année est également imputable aux propositions de la ​Commission européenne de mettre à contribution les créanciers seniors d’une banque en difficulté, via une annulation de leur dette ou une conversion en actions. « Les réflexions en cours sur les mécanismes de bail-in poussent le marché de la dette unsecured vers les covered bonds », analyse le banquier.

Nicolas Malaterre, de Standard & Poor’s, assure que « le refinancement des banques par covered bonds est un phénomène qui commence à peine, avec des marges de progression des montants d'émission et des coûts moins élevés que la dette bancaire non sécurisée ».

Toutes les banques ne sont pas logées à la même enseigne : si les établissements allemands, nordiques, hollandais et français tirent leur épingle du jeu (spreads inférieurs à 80 points de base), les banques espagnoles BBVA et Santander paient quant à elles ​le prix fort (225 points). Avec son nouveau statut d’obligation à l’habitat (OH), qui élargit le champ des actifs sous-jacents et rend les titres éligibles aux fonds UCITS, la ​France devrait jouer un rôle moteur sur le marché européen en 2011, en émettant 44 des quelque 200 milliards d’euros attendus, selon les prévisions de BNP Paribas. Le statut doit toutefois obtenir le feu vert du ​Conseil d’État avant que les banques émettrices de covered bonds structurés puissent les convertir en OH, ce qui ne devrait pas avoir lieu avant avril.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº733