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Repères

Les banques face aux risques climatiques

Créé le

15.05.2019

-

Mis à jour le

04.06.2019

L’ACPR a publié en avril 2019 un numéro de sa revue Analyses et Synthèses consacré à la façon dont les banques gèrent les risques associés au changement climatique (un numéro sorti concomitamment s’intéressant sur la même question au secteur de l’assurance) [1] .

Les principaux constats sont les suivants (sur la base d’extraits issus du rapport) :

  • des progrès sont constatés dans la prise en compte du risque climatique au niveau de la stratégie des groupes bancaires, assortis pour certains par des engagements de désinvestissement vis-à-vis de certaines filières très émettrices de gaz à effet de serre. Certains établissements ont commencé à développer des métriques destinées à piloter une « décarbonation » progressive de leurs portefeuilles. Mention est généralement faite de l’Accord de Paris même si l’alignement des stratégies n’est pas toujours explicite ni déclinée au plan opérationnel et que les établissements se réfèrent rarement à la Stratégie nationale bas carbone ;
  • le rapport note également une prise en compte croissante du risque climatique par les directions des risques des grands groupes, au-delà des fonctions seules RSE qui apparaissaient en première ligne en 2016. Cette évolution se traduit dans certains établissements par une quantification croissante des risques et des expositions et des premières analyses de sensibilité des portefeuilles ;
  • les groupes bancaires français apparaissent assez peu exposés au risque physique (voir Encadré 2) sur la base des scénarios actuellement disponibles. Pour autant, des progrès sont à accomplir dans la collecte de données granulaires sur la localisation géographique des expositions, et dans la consolidation de ces informations au niveau groupe ;
  • le risque de transition est le domaine sur lequel les progrès les plus sensibles sont enregistrés, les établissements bancaires se considérant plus directement exposés. Ces progrès sont toutefois hétérogènes entre les groupes bancaires. Le rapport note une diminution des expositions sur les secteurs les plus émetteurs de gaz à effets de serre entre 2015 et 2017 sans que l’on puisse encore conclure qu’il s’agisse d’une tendance durable. Les établissements considèrent par ailleurs que la principale source de matérialisation du risque de transition serait la mise en place de politiques publiques (taxe énergétique). Ils ne semblent en revanche pas envisager qu’un ajustement puisse s’opérer par une correction spontanée et brutale sur les marchés financiers. Dans ce domaine, les marges de progrès sont également importantes et les superviseurs, à travers des exercices de tests de sensibilité ou de résistance pourraient servir de catalyseurs ;
  • la plupart des établissements interrogés considèrent ne pas être exposés à un risque de responsabilité de façon matérielle. Le nombre de recours est pourtant en hausse au niveau international.
 

1 https://acpr.banque-france.fr/les-assureurs-francais-face-au-risque-de-changement-climatique
https://acpr.banque-france.fr/les-groupes-bancaires-francais-face-au-risque-climatique.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº833bis
Notes :
1 https://acpr.banque-france.fr/les-assureurs-francais-face-au-risque-de-changement-climatique