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Private Equity

Le LBO pointé du doigt

Créé le

26.06.2018

-

Mis à jour le

28.06.2018

Parmi les raisons invoquées le 11 juin 2018 par le Haut Conseil de stabilité financière pour augmenter légèrement les exigences de fonds propres [1] des banques françaises, figure en bonne place le dynamisme des opérations de financement à effet de levier : les LBO (Leveraged Buy Out). Le Haut Conseil note « un assouplissement des clauses contractuelles » et un « fort appétit pour le risque des investisseurs ». Le marché du LBO a en effet retrouvé son dynamisme comme le confirme Alain Levy, associé au sein du cabinet d’avocats Ayache, Salama et Associés : « Depuis deux ou trois ans, les opérations de LBO se multiplient, avec une accélération depuis la fin 2016, et la liquidité est tellement importante que la concurrence est rude entre les différents prêteurs. La tendance est donc à un certain assouplissement des clauses contractuelles qui visent à protéger les prêteurs. Par exemple, il est habituellement de mise d’imposer à l’entreprise le calcul trimestriel de 3 ratios financiers sur ses comptes et lorsque ce calcul révèle une difficulté, alors le remboursement du prêt devient exigible immédiatement. Aujourd’hui, il est fréquent de voir des prêteurs se contenter du calcul d’un seul ratio. Toutefois, parmi les différents types de prêteurs les banques sont les moins téméraires. Plus exigeantes sur le plan juridique, elles sont en revanche moins chères que les unitrancheurs ou les fonds de dette privée. » Davantage que les clauses contractuelles, ce sont les structures de financement qui impressionnent ce spécialiste du secteur : « Le niveau de dette est très important ; après la crise de 2008 il était difficile de faire accepter par les prêteurs un financement correspondant à 3 fois l’EBITDA de l’entreprise ; aujourd’hui j’observe des financements de 4 ou 5 fois l’EBITDA, voire un peu plus. »

 

1 Un coussin de fonds propres bancaires contracyclique de 0,25 % des actifs pondérés par les risques sur les expositions françaises devient obligatoire.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº822
Notes :
1 Un coussin de fonds propres bancaires contracyclique de 0,25 % des actifs pondérés par les risques sur les expositions françaises devient obligatoire.