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Internationalisation du yuan : les places occidentales en ordre de bataille

Créé le

14.05.2012

-

Mis à jour le

30.05.2012

Le processus d’internationalisation de la monnaie chinoise suscite des convoitises. Si l’essentiel de l’activité en renminbi à l’extérieur des frontières de la Chine (offshore) se font à partir de Hong Kong, d’autres places financières essaient de se positionner. C’est le cas de Londres, qui a accueilli courant avril une émission obligataire de HSBC libellée en yuans, vendue pour 60 % à des investisseurs européens. Une première selon la banque. Le marché des dim sum, ces obligations en yuans émises offshore et créées pour palier la non-convertibilité de la monnaie chinoise, sont très largement émises et tradées depuis Hong Kong. Singapour, mais aussi Luxembourg, New York ou Dubaï s’y intéressent également. L’émission de HSBC, d’un montant de 320 millions de dollars, est plus symbolique que majeure : elle confirme la volonté de la City de devenir la place de référence, hors Hong Kong, pour ce marché. « Cette émission est plutôt une annonce d’ordre politique. Londres veut récupérer une partie des échanges de renminbi mais a pour cela besoin que la banque centrale chinoise (PBoC) autorise la création d’une banque de compensation de la monnaie chinoise ailleurs qu’à Hong Kong », souligne Julien Martin, spécialiste de ces marchés pour BNP Paribas depuis Shanghaï. Car, pour le moment, tout dépôt en yuans dans le monde doit s’appuyer sur un compte hongkongais. En janvier, un groupe de travail a été créé outre-Manche, en collaboration avec l’autorité monétaire de Hong Kong, pour réfléchir à ces questions. « Hong Kong est le seul véritable canal qui fonctionne pour les échanges entre la Chine et le reste du monde », assure pourtant le banquier français, qui rappelle le manque de liquidité du marché londonien.

Quant à la Place de Paris, emmenée par BNP Paribas, elle mise plutôt sur le marché obligataire onshore. Le lendemain de l’émission de HSBC, Paris Europlace signait avec l’association interbancaire chinoise des marchés financiers (NAFMII) un accord de coopération visant à renforcer leur dialogue et à envisager les convergences possibles entre les deux marchés. « Actuellement, une banque étrangère ne peut être l’arrangeur principal d’une émission d’obligations onshore, explique Julien Martin. Or nos clients sont de plus en plus intéressés par ce marché, au-delà de celui des dim sum. »

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº749