L’explosion durant ces dernières années des médias sociaux, définis comme « un groupe d’applications en ligne qui se fondent sur la philosophie et la technologie du net et permettent la création et l’échange du contenu généré par les
Les marchés sont-ils plus efficients aujourd’hui ?
Paradoxalement, la globalisation et la diffusion quasi instantanée de l’information, loin de tempérer les réactions des marchés, semblent au contraire les avoir exacerbées et ont remis sous le feu des projecteurs une question fondamentale de la finance moderne, qui est celle de l’efficience des marchés: est-ce que les prix de marché à un instant donné reflètent toute l'information disponible? On sait que Fama a développé (en
L'information privée devient facilement publique
Prenons le cas d’un réseau social tel que Facebook : une information diffusée à vos « amis » peut être considérée comme ayant un caractère privé. Mais si vous avez (comme de nombreux utilisateurs de Facebook) des dizaines d' « amis », ayant eux-mêmes plusieurs dizaines d' « amis » – et ainsi de suite –, on comprend que toute information sensible que vous pourriez poster à caractère privé risque de devenir vite une information publique. Il en est de même pour vos états d’âme, si vous décidez de les « twitter »… Et de nombreux exemples de l’actualité récente ont montré comment les réseaux sociaux pouvaient être utilisés pour transformer une initiative privée en manifestation publique.
Peut-on exploiter l’information en circulation sur les médias sociaux ?
Bien entendu, ce glissement du privé vers le public peut survenir très vite, et de nombreuses entreprises ont interdit à leurs employés d'aller s’épancher sur leur blog durant les horaires de travail, pas simplement à des fins de productivité, mais aussi pour prévenir tout dérapage. Mais cette idée que les médias sociaux divulguent de manière subtile et collatérale des informations exploitables a récemment été étudiée par quelques
Où mettre le curseur de la régulation ?
Le problème de la régulation des médias sociaux n’est pas simple. Bien sûr, il serait extrêmement dangereux de « surréguler » et de porter atteinte aux libertés individuelles, tout en gênant de surcroît la floraison de technologies si enrichissantes pour de nombreux aspects de la vie économique et sociale. Toutefois, et comme cela a déjà été observé avec la protection des données privées, il manque un cadre commun minimal permettant de réguler les médias sociaux. Par exemple, les réseaux sociaux opèrent souvent à partir de serveurs basés hors de l’Union européenne, et le développement du cloud computing rend encore plus difficile la localisation des fournisseurs de services, la traçabilité des communications et la tâche du régulateur dans toute enquête (qu’il s’agisse d’instruire des cas d’insider trading ou de rumeurs manipulatrices). Espérons donc que la Commission européenne et son « Digital Agenda for Europe » à l’horizon 2020 sera en mesure de faire avancer, sur le plan international, la mise en place d’un tel cadre commun.