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France

En quête d’un modèle économique pour le paiement instantané

Créé le

21.04.2017

-

Mis à jour le

27.04.2017

Les banques travaillent actuellement à la définition d’une offre commerciale pour donner corps au SCT Inst. Des modèles pluriels de tarification pourront être envisagés.

Si la « tuyauterie » de l’instant payment est en train de se mettre en place, avec STET aux avant-postes, l’offre commerciale est quant à elle encore peu lisible. La Fédération bancaire française travaille à un socle commun aux établissements de la Place (lire Encadré). Au cœur des réflexions se trouve la question du modèle économique de ces paiements instantanés. « La réussite du SCT Inst dépendra en particulier du coût du service associé à l’usage que l’on souhaite en faire, observe Christophe Van Cauwenberghe, responsable de l’innovation paiement chez Société Générale. Ce coût est assez élevé au Royaume-Uni, où Faster Payments fonctionne correctement, mais sans cannibaliser les systèmes de paiement traditionnels. » Lancé en 2008, ce système de paiement « accéléré » réunit une quinzaine de banques et permet de connecter indirectement quelque 400 prestataires de paiement. En 8 ans, plus de 6 milliards de transactions ont été opérées via le système britannique, dont 1,4 milliard en 2016, pour un montant total de 1 200 milliards de livres. En volume, cela représente 18 % des opérations de paiements, selon les statistiques de Payments UK.

Le coût de connexion à un système de paiement instantané peut être répercuté sur les clients – ce que les banques britanniques font pour certains de leurs clients entreprises, mais pas pour les particuliers. Une tarification différenciée selon les publics mais aussi selon les usages semble donc souhaitable. Christophe Van Cauwenberghe tente une analogie avec l’industrie cinématographique : « Les clients très pressés de voir un nouveau film paient cher pour aller au cinéma dès sa sortie, ceux qui sont un peu moins pressés vont attendre sa disponibilité en VoD et pour les moins pressés, ils le regarderont gratuitement à la télévision. La rapidité a un prix et je pense que c’est sur ces bases que se dessinera le futur. » Ainsi, « face à une vente dont le montant explose les plafonds des cartes, un bijoutier de la Place Vendôme sera vraisemblablement plus enclin à accepter un virement instantané qu’un chèque, quitte à payer pour cela », s’amuse un spécialiste du sujet. Concernant les paiements instantanés entre particuliers (P2P), qui devront concurrencer le cash, il est fort probable qu'ils soient proposés gratuitement aux consommateurs. Une manière aussi de sensibiliser le grand public à ce nouveau moyen de paiement.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº808