La crise indienne

La crise de la microfinance en Inde est essentiellement cantonnée dans l’État de l’Andhra Pradesh, sur la côte est de l’Inde. La microfinance y avait connu un développement très rapide, en raison notamment d’une réglementation accommodante. Deux événements concomitants marquent le début de la crise, à la fin de l’été 2010 : l’entrée en Bourse de SKS, l’une des plus grosses institutions de microfinance indiennes, et une vague de suicides très médiatisée parmi les emprunteurs des IMF. Le gouvernement de l’Andhra Pradesh prend en octobre des mesures drastiques [1] , incitant au non-remboursement des microprêts et entraînant de nombreux défauts de paiement. Les IMF essaient de riposter en demandant l’appui de la Banque Centrale indienne, qui s’occupait jusqu’alors peu de microfinance. Celle-ci adopte en avril les recommandations du Comité Malegam sur la refonte de la régulation de la microfinance à l’échelle nationale. Mais l’Andhra Pradesh tend à camper sur ses positions et les remboursements sont toujours problématiques. Des IMF pourraient être contraintes de mettre la clé sous la porte dans les mois à venir. S. L.

1 « An Ordinance to protect the women Self Help Groups from exploitation by the Micro Finance Institutions in the State of Andhra Pradesh », 15 octobre 2010.