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Compensation : Londres attaque la BCE

Créé le

21.09.2011

-

Mis à jour le

27.09.2011

Bien contente, par les temps qui courent, d’être restée en dehors de la zone euro, la Grande-Bretagne veut tout de même profiter du business généré par la monnaie unique. Elle souhaite que la compensation des opérations libellées en euro puisse se faire dans tout pays de l’Union européenne. Elle a donc intenté un procès à la Banque Centrale Européenne (BCE) qui instaure qu’une chambre de compensation doit être située en zone euro, dès lors que plus de 5 % de ses opérations sont libellées en monnaie unique. La position de la BCE semble pourtant justifiée : « La BCE souhaite pouvoir contrôler plus étroitement ces chambres de compensation qui jouent un rôle majeur dans la protection contre le risque systémique », signale Jean de Castries, directeur général d’Equinox Consulting.

De plus, la BCE pourrait être amenée à jouer son rôle de prêteur en euros en dernier ressort vis-à-vis de ces établissements qu’elle souhaite donc voir en zone euro.  Mais si la BCE maintient sa position, Londres craint de voir des chambres de compensation basées en Grande-Bretagne (LCH Clearnet Ltd, ICE, CNE) partir pour Paris ou Francfort. Pire, les activités de trading pourraient suivre ! La capitale britannique a donc intenté un procès à la BCE, faisant valoir « les principes fondamentaux du marché unique européen ». Et voilà l’Europe face à un problème existentiel : la différence de contours entre l’Espace économique européen et la zone euro est-elle durablement supportable ?

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº740
RB