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Focus

Bientôt un Fonds monétaire européen ?

Créé le

10.10.2017

-

Mis à jour le

27.10.2017

Le Mécanisme européen de stabilité (MES) s’est définitivement substitué au Fonds européen de stabilité financière (FESF), mis en place de façon temporaire en mai 2010. Il pérennise ainsi la possibilité d’un soutien extérieur, mais européen, à un pays membre en difficulté. À l’image du Fonds monétaire international (FMI), le MES a vocation à pallier l’éventuelle carence du financement par le marché d’un pays membre qui éprouverait des difficultés à y accéder. Il bénéficie d'un statut de créancier privilégié, après le FMI toutefois. Doté d'une capacité initiale de prêt de 500 milliards d’euros, sur la base d'un capital de 700 milliards d’euros. Le MES peut recourir à une large gamme d'instruments afin de contribuer, par ses interventions, à préserver la stabilité financière de la zone euro dans son ensemble. Le montant conséquent du capital souscrit par les États membres mais non libéré (620 milliards d’euros) crée une solidarité budgétaire entre les États membres bien supérieure à celle qui résulte du budget de l’Union européenne, dont les engagements au titre de l’année 2017 s’élèvent à 157,9 milliards d’euros. Le degré de solidarité qui en découle mérite d’être relativisé pour les pays qui disposent de facto d’un droit de veto du fait de leur participation au capital supérieure à 15 % (en pratique, la France et l’Allemagne). Le président de la Commission européenne a récemment plaidé en faveur de la transformation du MES en un Fonds monétaire européen (FME) plus puissant dans le soutien aux États en difficulté. Des propositions de la Commission en ce sens sont attendues en décembre 2017.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº813