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Gestion d'actifs

Le bêta, c’est stratégique

Créé le

13.11.2014

-

Mis à jour le

10.12.2014

La gestion passive connaît un essor sans précédent. La popularité croissante de ce type de gestion, historiquement simple et bon marché, s’accompagne cependant d’une avalanche de nouveaux produits, plus complexes et plus chers, autoproclamés smart beta. Contrairement aux fonds indiciels traditionnels, ces fonds suivent un indice non pondéré par la taille de capitalisation des titres qui le composent, mais en fonction d’autres critères tels que la profitabilité, le dividende ou la valorisation. Ils substituent un facteur de risque à un autre. La commercialisation de ces produits s’accompagne généralement d’études montrant qu’ils surperforment des indices traditionnels. Or, à défaut d’historiques de performance suffisamment longs, ces études reposent essentiellement sur du back-testing. Elles simulent comment une stratégie particulière se serait comportée par le passé et en concluent à sa surperformance. Le terme smart beta est trompeur. Il a une connotation très positive, alors que ces solutions ne sont pas toutes nécessairement « intelligentes » en soi. Chez Morningstar, nous lui préférons le terme strategic beta. Ces nouvelles solutions indicielles ont en effet un objectif stratégique. Elles cherchent soit à améliorer la performance, soit à abaisser le risque par rapport à un indice traditionnel. L’investisseur doit s’assurer de bien en comprendre les rouages et être prêt à en assumer les implications, notamment lorsqu’elles sous-performent l’indice traditionnel. Ce travail de compréhension doit finalement être aussi rigoureux que celui qu’entreprend l’investisseur lorsqu’il sélectionne un gérant actif.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº778