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Zone euro

L’Allemagne sur le grill

Créé le

25.01.2016

-

Mis à jour le

28.01.2016

Lors d’une conférence [1] donnée le 21 janvier par les économistes Jacques Sapir et Michel Aglietta, Jean-Pierre Chevènement les a interrogés sur une difficulté posée par l’Allemagne à la zone euro : son excédent de 8 % du PIB. Pour Michel Aglietta, cet excédent de la balance des paiements allemande va inévitablement se réduire sous l’effet, d’une part, de la diminution considérable des importations asiatiques et, d’autre part, de la restructuration de la demande globale allemande vers la consommation interne.

Par ailleurs, l’économiste préconise d’institutionnaliser une coopération entre les économies afin de parvenir à des ajustements symétriques des balances de paiements sans lesquels le biais déflationniste des politiques budgétaires subsistera. « Cela ne doit plus être un objectif secondaire, mais l’un des objectifs centraux d'une coopération institutionnalisée», lance-t-il.

Favorable à une dissolution de la monnaie unique, Jacques Sapir analyse la situation autrement : « avec le retour aux monnaies nationales, une coordination sera mise en place entre la France, l’Italie, l’Espagne, le Portugal et la Grèce afin d’obtenir une covariation des taux de change, l’objectif étant de les faire varier ensemble. Pour y parvenir, des mesures importantes seront instaurées telles que le contrôle des capitaux et le contrôle de nombreuses opérations financières. L’Allemagne n’étant pas prête à mettre en œuvre ce type de politique, une très forte réévaluation du Deutsche mark aura lieu, ce qui fera disparaître l’excédent commercial. Puis, sous la pression des milieux industriels le gouvernement allemand acceptera de se coordonner avec ses voisins européens. »

 

1 Organisée par Covéa, groupe d’assurance mutualiste.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº793
Notes :
1 Organisée par Covéa, groupe d’assurance mutualiste.