Octroi de crédit, émission de dette, mesures en amont et en aval : la finance est passée à l’heure de l’impact. Née il y a plus de 10 ans aux États-Unis, cette notion recouvre les investissements et financements qui recherchent explicitement et simultanément rentabilité économique et création d’un impact social et environnemental, positif bien sûr.
La notion s’est structurée avec le Global Impact Investing Network (GIIN) créé en 2008. L’impact investing renvoie à une nouvelle forme de « finance responsable ». Apparue dans les colonnes de Revue Banque en 2020, elle s’entend comme une catégorie de la « finance durable », à tous les niveaux : les entreprises, y compris de taille moyenne ou intermédiaire, les épargnants, les investisseurs ; dans toutes ses dimensions géographiques.

En 2021, la Place de Paris a présenté une définition de la finance à impact, une initiative du gouvernement animée par Finance For Tomorrow, branche de Paris Europe regroupant plus de 40 membres dont de grandes associations telles que l’AFG, France Assureurs, la FBF (actionnaire de Revue Banque) ou l’agence Novethic. Banques, gestionnaires d’actifs, investisseurs, associations, universitaires sont impliqués en tenant compte d’un cadre réglementaire européen en cours de construction, notamment les Objectifs de développement durable (ODD). La France se considère comme pionnière.
Finance durable
Aujourd’hui, l’Institut de la finance durable (IFD), présidé par Yves Perrier, prend le relais de Finance for Tomorrow.

La finance à impact est une stratégie d’investissement ou de financement qui vise à accélérer la transformation de l’économie réelle, en apportant une preuve de ses effets bénéfiques. Elle s’appuie sur les piliers de l’intentionnalité, de l’additionnalité et donc de la mesure de l’impact. Son objectif : accélérer une transformation juste et durable de l’économie réelle.
Cela fait écho au concept de « transition juste » qui établit que la transition énergétique ne doit pas se faire aux dépens de la question sociale. Celui-ci a été porté par la Cop 24. La 24e conférence climat de l’Organisation des Nations Unies s’est tenue dans un pays, la Pologne, qui dépend massivement du charbon, et où le secteur minier emploie donc de nombreuses personnes. Novethic le rappelle sur son site, il s’agit de mettre sur le même plan « fin du monde » et « fin du mois », selon l’expression de certains Gilets jaunes. En ce début d’année empreinte d’incertitude, il n’est pas inutile de s’en rappeler.