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Edito

Calme et longueur de temps

Créé le

21.03.2023

Dotée de ces atouts, Revue Banque vous propose, dans ce numéro d’avril 2023, une interview de Dante Disparte, directeur de la stratégie et de la politique mondiale de Circle. Pris à la mi-mars dans les turbulences créées par les Silicon Valley Bank (SVB), Silvergate et Signature Bank défaillantes, l’émetteur américain de la deuxième « cryptostable » mondiale indexée sur le dollar n’a pas l’intention de changer de stratégie (pp. 70-72). Circle vise même l’expansion : un Eurocoin, avec des partenaires qui, en Europe, attendent pour 2026 l’entrée en vigueur de la régulation du marché des cryptomonnaies, le règlement MiCA.

Faustine Fleuret, présidente de l’association pour le développement des actifs numériques, réagit au vent de panique lorsque SVB a chaviré face à la remontée des taux directeurs (p. 78).

Dans les pages « Innovations et Technologies », Swift livre aussi, en avant-première pour Revue Banque, le résultat de ses tests réalisés avec 18 banques centrales et commerciales, dont la Banque de France, BNP Paribas et Société Générale. L’objectif : rendre les monnaies numériques de banques centrales (MNBC) interopérables. La version bêta de sa solution s’apprête à être développée (pp. 74-75).

D’une rive à l’autre

Pas question de confondre les cryptomonnaies et les MNBC. À l’heure où la technologie permet de croiser une infinité des données, Jean-François Serval et Jean-Pascal Tranié, co-auteurs de Financial Innovations and Monetary Reform : How to Get out of the Debt Trap (Springer, mars 2023) militent toutefois pour de nouveaux outils d’analyse, en complément des agrégats classiques de la masse monétaire, qui auraient permis d’anticiper les risques des banques californiennes, estiment-ils (pp. 20-21).

Alors que les marchés tanguent, la vague de hausse des taux chahute l’actualité (pp. 10-14) et les métiers bancaires (pp. 18-19). Aux États-Unis, le reflux de l’inflation est confirmé par les chiffres publiés le 14 mars, au contraire de l’impression donnée par ceux de janvier, tandis qu’en Europe, la Banque centrale (BCE) n’a pas fléchi dans sa volonté d’une remontée de 50 points de base, le 16 mars. Disposer d’un secteur qui « se distingue par sa résilience et son engagement au service de l’économie et des concitoyens », pour reprendre les termes du rapport 2022 (paru ce 13 mars) de la Fédération bancaire française (FBF, actionnaire de La Revue Banque), peut s’avérer décisif dans ce contexte. Laissons-nous le temps d’évaluer les effets du sauvetage de First Republic Bank par onze grandes banques américaines et de la bouée lancée in extremis à Credit Suisse par UBS : une offre de rachat à 3 milliards d’euros. Dans les deux cas, une solution nationale et privée.

La traversée « de l’économie d’abondance à l’économie de rareté » (titre de l’ouvrage coécrit par Patrick Artus et Olivier Pastré, p. 22) s’achève. Désormais, « les objectifs de rentabilité définis dans les années 90 et les horizons de placement sont inadaptés » et « devraient être revus », prévient Yves Perrier, en tant que président de l’Institut de la finance durable (IFD).

Dans l’interview qu’il a accordée à Revue Banque (pp. 6-9), Yves Perrier détaille les enjeux de la transition énergétique et explique pourquoi il la juge prioritaire. Il précise aussi les conditions pour que se crée une réelle « discipline de marché climat » qui compléterait la discipline financière des années 80. Enfin, il expose quels outils vont maintenant pouvoir être mobilisés. « Le moment présent est celui de l’action », déclare-t-il.

Il y a des sujets qui méritent la mobilisation de tous. La lutte contre l’argent sale est de ceux-là. Avec les contributions de la BCE, de l’ACPR, du Crédit Mutuel, d’avocats et de juristes, de cabinets de conseil et d’acteurs variés de la finance, c’est le grand dossier du mois (pp. 24-46). n

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº879