Contexte de crise oblige, la pression demeure forte sur la fonction Risque. Elle a certes échappé en 2012 aux stress-tests de l'
Sept mois plus tard, le sentiment demeurait négatif. Hormis une synthèse macroéconomique, aucune conclusion de la part du FMI ne semblait encore parvenue aux banquiers. Ils se plaignent de la mauvaise compréhension par l'instance internationale, de la réglementation européenne. « Les équipes des banques ont le sentiment de s'être mobilisées massivement pour rien », proteste un banquier qui relève un « besoin de professionnaliser les intervenants, y compris au niveau des parties prenante publiques. L'ACP et l'EBA l'ont fait ou sont en passe de le faire et le dialogue est utile. Le FMI est très loin du compte. »
Les stress-tests sont de plus en plus souvent utilisés, qu'ils soient imposés aux établissements par une instance extérieure ou pratiqués en interne. Les équipes des risques ne se contentent plus d'y recourir pour tester des portefeuilles spécifiques mais aussi la solvabilité à l'échelle globale de l'établissement. Mais attention, les modèles se sont beaucoup sophistiqués, faisant surgir un risque de modèle.
L'autre grand outil des risques, la Value at Risk (VaR), sort peu à peu du purgatoire où elle avait été envoyée au début de la crise. Elle avait alors été montrée du doigt, accusée d'être un mauvais outil de mesure du risque. Les critiques se font moins vives aujourd'hui et surtout, il semble difficile de se passer d'elle.
En croisant plusieurs outils, la maîtrise du risque s'affine. La VaR et les stress-tests sont très complémentaires. En effet, la VaR offre une faible visibilité sur le risque de pertes encouru en cas d'événement extrême et le stress-test permet d'envisager des scénarios très noirs.
Ils ont dit
Etats-unis : un stress-test 2012 critiqué
Au sujet du stress-test américain 2012 : « Dans le CCAR 2012 [Comprehensiv Capital Analysis and Review], qui s'applique aux 19 établissements les plus importants, les
Evan Sekeris, assistant vice-président, Richmond Fed (à titre personnel, ses propos n’engageant pas la responsabilité de la Fed), Revue Banque n° 746, mars 2012, p. 40.
L’EBA est trop transparente
« Le CEBS puis l'EBA ont progressé entre 2009 et 2011 et le dernier test de résistance était bien plus convaincant et sévère, mais le marché reproche à l’EBA de ne pas simuler de défaut souverain. Ce sujet est très épineux pour l'EBA. L’une des difficultés posées est l’éventuelle désignation d’un pays défaillant sur sa dette dans le scénario. Cela serait extrêmement dommageable pour le secteur bancaire du pays montré du doigt. Par ailleurs, la sévérité du scénario doit rester raisonnable et cela ne sert à rien de tester la fin du monde. […] Il faut garder à l’esprit que l'exercice de communication est extrêmement important et que donner trop de détails, comme le fait l’EBA, revient à prêter le flanc à la critique. La Fed a su probablement mieux gérer la communication, en la filtrant davantage. »
Olivier Irisson, adjoint au directeur des risques Groupe BPCE, Banque & Stratégie n° 300, p. 5.
Le stress-test 2012 du FMI contesté
« Le principe même de devoir réaliser un stress-test à la demande d'un organisme qui n'est pas notre régulateur et n'a pas d'autorité légale nous pose un problème. Dans la mesure où cet exercice est coordonné par l'ACP, nous y répondons, mais le process nous pose un problème : ce stress-test n’étant pas appliqué à l’ensemble des pays européens, il induit une distorsion de concurrence ; de plus, nous ne disposons d’aucune garantie d'équité méthodologique entre les pays pour les futurs exercices ; enfin, les pratiques du FMI ne sont soumises à aucun contrôle. »
Un banquier anonyme, Revue Banque n° 749, juin 2012, p. 14.
La Tail VaR suscite un intérêt grandissant
« Face [aux] limites [de la VAR], de nombreux travaux académiques cherchent de nouvelles mesures de risque plus pertinentes pour le cadre prudentiel de l’assurance Solvabilité 2. Une mesure de risque définie à partir de la VaR suscite un intérêt grandissant dans le monde professionnel, du fait de sa simplicité et de sa propriété de sous-additivité. Il s’agit de la