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Stabilité financière

Réel ou pas, le risque des taux bas secoue l’assurance vie française

Créé le

22.09.2016

-

Mis à jour le

30.09.2016

Les taux bas sont-ils vraiment une épée de Damoclès sur la tête des assureurs vie français ? Dans son dernier baromètre sur la croissance et la rentabilité des compagnies d’assurance, le cabinet Facts & Figures a tempéré les inquiétudes. « La baisse des taux n’a qu’un impact progressif sur le rendement financier des actifs, souligne Cyrille Chartier-Kastler, le fondateur du cabinet. Si les autorités alertent à juste titre sur cette baisse, le secteur a encore des réserves. » Selon ses calculs, le rendement financier des placements en assurance vie à fin 2014 était de 3,52 %, contre des taux servis qui se situaient à 2,25 % en moyenne en 2015. « La crainte se matérialiserait si les taux restaient à ces niveaux pendant 5 à 10 ans. » Les groupes traditionnels capitalistes comme Allianz France ou Axa dégageraient en moyenne 3,88 % de rendement, contre 3,55 % pour les mutualistes et 3,43 % pour les bancassureurs, BNP Paribas et Crédit Mutuel enregistrant les meilleurs résultats dans leur catégorie.

La situation de taux exceptionnellement bas continue pourtant de mobiliser le législateur français. Le projet de loi relatif à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique – dite « Sapin 2 » – comprend ainsi un très controversé article 21 bis renforçant les prérogatives du Haut Conseil de stabilité financière. Cette instance, présidée par le ministre des Finances et conseillée par le gouverneur de la Banque de France, pourrait « moduler les règles de constitution et de reprise de la provision pour participation aux bénéfices » des assureurs vie, mais aussi intervenir sur les conditions de rachat, de versement et d’arbitrage des épargnants. Après l’échec de la Commission mixte paritaire, le projet de loi doit passer en 3e lecture à l’Assemblée fin septembre.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº800