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Fintech

DeluPay, une appli alternative aux cartes de paiement

Créé le

19.03.2024

-

Mis à jour le

07.04.2024

Joël-Alexis Bialkiewicz, associé-gérant de la Banque Delubac & Cie, a constitué
sa fintech afin de créer une app de paiement. Son objectif : révolutionner le marché du paiement et contribuer à la souveraineté de l’Europe dans ce domaine.

«Notre solution est à même de concurrencer les grands oligopoles mondiaux que sont Mastercard et Visa », avance Joël-Alexis Bialkiewicz, fondateur de DeluPay et associé gérant de la Banque Delubac & Cie. Ce dernier affiche de grandes ambitions pour sa solution, qui a été présentée cette année au Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas, le grand showroom mondial sur les nouvelles technologies.

Joël-Alexis Bialkiewicz a eu l’idée de développer son application à la suite d’un voyage en Asie durant lequel il a été amené à tester des applications de paiement locales, très pratiques par certains aspects, mais relativement limitées sur d’autres. « Elles permettent de payer rapidement via un smartphone, mais le montant doit être saisi par l’acheteur et c’est très compliqué d’être remboursé en cas d’erreur », relève-t-il.

De même, les cartes de paiement classiques présentent, d’après lui, bien des lacunes : « Elles intègrent un grand nombre d’intermédiaires. Par conséquent, les traitements sont relativement longs et consomment de l’énergie inutilement. » Les erreurs possibles lors des paiements sur internet découragent aussi les acheteurs. « Il faut saisir 23 chiffres, le risque d’erreur est donc élevé et quand un particulier se voit refuser un paiement, il ne cherche pas à réitérer son achat. Le coût des paniers abandonnés est très élevé, parfois même supérieur à celui de la fraude, qui s’élève à un milliard d’euros par an pour les petits commerces en France », détaille Joël-Alexis Bialkiewicz.

Les cartes de paiement présentent enfin de nombreuses failles de sécurité. « Les codes sont indiqués sur la carte et peuvent être facilement piratés », poursuit Joël-Alexis Bialkiewicz. DeluPay ambitionne de résoudre tous ces problèmes. « Notre solution n’est pas un wallet, ou portefeuille, comme la plupart des applications. Elle fonctionne comme une véritable carte de paiement différée, les sommes sont prélevées en fin de mois sur le compte bancaire de l’utilisateur, sans aucun frais réel ni caché pour les particuliers », précise-t-il. Le temps de traitement est plus rapide, car il n’y a pas d’intermédiaires et les possibilités de fraude sont réduites, les paiements devant être validés par l’acheteur sur l’appli, qui mentionne le nom et l’adresse du commerçant ainsi que le montant.

Une levée de fonds nécessaire

Pour lancer DeluPay, la fintech a commencé par démarcher les petits commerces, mais elle peut être utilisée par de grandes enseignes, des plateformes d’e-commerce ou encore lors de manifestations sportives, culturelles ou musicales, via le bluetooth. Un message apparaît sur le smartphone de l’utilisateur dans un rayon de 10 mètres de l’entrée et il suffit de cliquer sur un bouton figurant dans l’appli pour payer.

Reste maintenant à développer sa notoriété et pour cela, la fintech a besoin de lever des capitaux, même si la Banque Delubac & Cie a investi, depuis 2021, pour financer son développement. Le fondateur aimerait convaincre des investisseurs européens. « Il n’existe pas d’acteurs mondiaux en Europe sur les paiements, le groupement des Cartes Bancaires est en perte de vitesse. Nous devons disposer d’une souveraineté dans ce domaine », affirme Joël-Alexis Bialkiewicz. Un argument qu’il compte utiliser pour lever des fonds.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº891
EPI : l’initiative européenne sur les paiements en phase de décollage
Le 14 décembre 2023, l’EPI (European Payments Initiative), qui vise à construire une solution de paiement adaptée à l’Europe et donc souveraine, soutenue par 16 banques européennes et fournisseurs de services marchands, a annoncé avoir réalisé avec succès les premières transactions de paiement instantané entre une banque française (le Groupe BPCE) et une banque allemande (Sparkasse Elbe-Elster).
Fort de ce succès, l’EPI cherche à étendre l’usage de sa solution Wero – qui repose sur des paiements de compte-à-compte basés sur des virements instantanés et un portefeuille numérique – à d’autres banques pilotes en France, en Allemagne et en Belgique.
Wero sera intégré dans les applications des banques membres et disponible sur les plateformes Android et iOS. Il s’agit maintenant « de fournir au marché toutes sortes de cas d’usage de paiement et de services connexes et nous nous rapprochons de notre objectif qui est de changer la façon dont l’Europe paye », avait déclaré Martina Weimert, CEO d’EPI lors de cette annonce.
RB