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Le projet NYSE Euronext/Deutsche Börse

Créé le

22.08.2011

-

Mis à jour le

29.08.2011

Les négociations entre les deux Bourses ont officiellement débuté en février 2011. Sont annoncées des synergies à hauteur de 550 millions d’euros, une diversification importante des produits destinée à couvrir l’ensemble de la gamme. L’opération inclut également la chambre de compensation Eurex. Actuellement codétenue par Deutsche Börse et SIX Group, la Bourse suisse, Eurex, passerait dans le giron d'Alpha Beta Netherlands Holding N.V. (Holco), holding spécialement créée pour la fusion. NYSE Euronext prévoirait dans cette optique de cesser toute collaboration avec LCH.Clearnet, pour faire d'Eurex la chambre de compensation de la future entité.

Le 1er avril 2011, NASDAQ OMX, associé à ICE, annonce une contre-offre. Malgré son insistance, le projet sera formellement refusé par le conseil d’administration de NYSE Euronext. Les ambitions de NASDAQ OMX seront définitivement mises à mal par une décision du département de la Justice américain, en date du 16 mai 2011. Les raisons invoquées n’ont rien d'étonnant : les autorités américaines craignent que ce rapprochement ne nuise à la concurrence sur le marché national.

Du côté de NYSE Euronext et Deutsche Börse, les actionnaires ont donné leur feu vert pour l’opération au début du mois de juillet. Le projet a été formellement déposé devant les services de Bruxelles le 29 juin 2011. Pour pondérer les promesses de synergies et de gains de productivité, des voix se sont élevées pour alerter la Commission quant à d’éventuels risques de position dominante : trublion malheureux dans le projet d’alliance, NASDAQ OMX s’est ému d’un monopole potentiel de NYSE Euronext/DB sur le marché des dérivés. Le LSE n’a pas fait autre chose. Sans grande surprise, la DG Concurrence a annoncé le 4 août le prolongement de la période d’observation jusqu’au 13 décembre prochain.

« L'enquête initiale menée sur le marché par la Commission a révélé que le projet de concentration était susceptible de poser des problèmes de concurrence en ce qui concerne les produits dérivés, car l'opération réunirait les deux principaux opérateurs de produits dérivés en Europe. […] À ce stade, la Commission s'inquiète principalement du fait qu'avec l'élimination d'un concurrent important, l'opération puisse avoir des conséquences négatives sur l'innovation dans le domaine des produits dérivés et des solutions technologiques connexes. De surcroît, la possibilité pour les concurrents d'exercer une concurrence par les prix pourrait être réduite à cause des difficultés croissantes rencontrées pour entrer sur le marché », a fait savoir la Commission dans un communiqué de presse.

Le 23 août, le CFIUS (Committee on Foreign Investment in the United States), une agence intergouvernementale chargée d’étudier les implications d’investissements étrangers dans des sociétés américaines, n’a fait aucune objection quant à cette opération. À l’heure actuelle, les autorités américaines de la concurrence sont toujours saisies du dossier, sur lequel elles ne se sont pas encore prononcées.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº739