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Métiers bancaires sous pression

Créé le

25.10.2018

-

Mis à jour le

06.12.2018

Les métiers bancaires évoluent aujourd’hui principalement sous les effets de la transformation numérique. Ils doivent s’adapter aux changements des processus internes imposés par les innovations technologiques, mais aussi aux changements sensibles des usages et comportements de clients de plus en plus connectés. De tout temps, les banques ont dû et su avancer au gré des innovations technologiques, mais aujourd’hui de l’avis des professionnels comme des observateurs extérieurs, la transformation s’engage à un rythme bien plus rapide : les métiers généralistes sont en perte de vitesse, les compétences changent, des fonctions nouvelles liées à l’exploitation des données apparaissent, dans un contexte d’évolutions organisationnelles fortes : réduction des réseaux d’agences, allégement des structures hiérarchiques, fonctionnement en mode agile…

Comme le montrent les témoignages rassemblés dans le dossier piloté par Laure Bergala, ces mouvements ouvrent des opportunités nouvelles, mais sont aussi une source d’inquiétude pour les salariés sur les orientations futures, dont on pressent qu’elles seront tout aussi sensibles, mais sans pouvoir encore en cerner précisément la nature.

 

Si les entreprises se sont focalisées en 2018 sur la gestion des données personnelles avec l’entrée en vigueur du RGPD, Aurélie Banck (Lexing Alain Bensoussan Avocats) rappelle qu’un règlement européen relatif à la libre circulation des données à caractère non personnel est en cours d’élaboration. « Cette nouvelle réglementation risque de complexifier le cadre juridique applicable en cas de traitement de données mixtes, c’est-à-dire en cas de mélange de données à caractère personnel et non personnelles, ce qui sera sans doute fréquent […]. Il apparaît en effet que, combiné au RGPD et au règlement E-Privacy, c’est un triple régime qui sera applicable aux traitements de données », prévient l’auteure.

 

Selon Françoise Bérard (Crédit du Nord), les modèles internes ont permis une mesure fine des risques et une allocation optimisée du capital, mais il est possible d’aller bien au-delà : « capitaliser sur les modèles internes revient à explorer de nouveaux territoires de conquête commerciale », affirme-t-elle. Il faut à présent amplifier les synergies entre « les entités modélisatrices et l’ensemble des fonctions Marketing, Risques, Finance, Informatique, et que la maîtrise statistique du risque de crédit soit partagé au sein de l’entreprise et les aide à convaincre du bien-fondé d’un business model rénové ».

 

Hubert de Vauplane (Kramer Levin Naftalis & Frankel) poursuit son exégèse des crypto- actifs pour s’intéresser au débat autour de la fongibilité du bitcoin, un attribut important pour ceux qui s’interrogent sur l’avenir du bitcoin en tant que mode de paiement. La traçabilité des transactions en bitcoin nuirait à sa fongibilité, dans la mesure où certains intervenants pourraient refuser ou décoter des bitcoins utilisés antérieurement dans des transactions illicites. « Derrière ce débat technique, souligne l’avocat, c’est toute la question du mode de fonctionnement des blockchains publiques qui est en jeu. »

 

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº825