Square

Livret A : 252 milliards d'euros très convoités

Créé le

22.11.2010

-

Mis à jour le

27.06.2011

En prévoyant une baisse de la rémunération des dépôts des banques collectrices du livret A auprès de la Caisse des dépôts, le gouvernement a rouvert une guerre des tranchées. Inscrite au projet de loi de finance, cette réduction de 0,6 à 0,5 % permet à l'État quelques économies, mais déclenche surtout, avec quelques mois d'avance, les débats sur le taux de centralisation. En septembre 2011, ce taux devra être révisé. À la hausse, espère la CDC. Selon son directeur général, Augustin de Romanet, c’est même d'un impératif pour respecter les engagements de l'État sur le logement social. Mais les banques, qui affectent les fonds au financement des PME, militent pour sa baisse. C'est en particulier le cas de celles qui ont profité de sa banalisation et peinent à en voir les bénéfices. « Les transferts attendus de livrets A des distributeurs historiques vers nous ne se sont pas opérés comme nous le pensions, regrette Alban Aucoin, DG adjoint de la Fédération nationale du Crédit Agricole. Seuls 7 % des fonds collectés sont issus de transferts, le reste provient essentiellement du déplacement de l'épargne liquide à l'intérieur de la banque, d'où une dégradation importante de notre liquidité. » Car la question du taux de centralisation va au-delà de la simple opposition logement social-PME. Dans un contexte de liquidité rare, les 252 milliards du livret A et du LDD sont une manne convoitée par tous. Quant à l'État, qui tranchera la question, son équation n'est pas des plus simples puisqu'une partie des fonds centralisés à la CDC sont également placés en bons du trésor et financent donc le déficit.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº730