Répondant à une invitation du think tank le Peterson Institute, le président de la Réserve Fédérale, Jerome Powell, s’est exprimé le 13 mai 2020 sur les perspectives de reprise économique aux États-Unis. Le banquier central s’est attaché à préparer les esprits à la nécessité d’un nouveau plan de soutien budgétaire à l’économie. La question faisait, au moment où il s’exprimait, l’objet d’un débat sur la scène politique américaine, les démocrates étant favorables à un nouveau plan ambitieux et Donald Trump très réticent. Pour convaincre, Jerome Powell n’a pas hésité à livrer une description longue et détaillée d’un avenir hautement incertain et potentiellement sombre : « La faillite – évitable – de ménages et d’entreprises peut peser sur la croissance des années à venir. […] Une récession prolongée et une reprise faible pourraient aller à l’encontre de l’investissement et de l’expansion des entreprises et, au-delà, limiter non seulement la reprise de la création d’emplois mais aussi la croissance du stock de capital et le rythme des avancées technologiques. »
Jerome Powell a assuré que la banque centrale américaine utiliserait tous les outils auxquels elle a accès jusqu’à ce que la crise soit passée mais il a également affirmé qu’un nouvel effort budgétaire serait le bien venu. Le 15 mai un plan de 3 000 milliards de dollars était adopté par la Chambre des représentants mais il avait très peu de chance de passer, en l’état, l’étape du Sénat, à majorité républicaine. De plus, Donald Trump a affirmé qu’il opposerait son veto à ce plan qui était toutefois susceptible d’évoluer, la démocrate Nancy Pelosi, présidente de la chambre des représentants, se disant ouverte à la négociation. S. G.
