Pourquoi ne pas se montrer généreux lorsque cela ne coûte rien ? La Française vient de lancer un nouveau compartiment de type « solidaire » à son fonds monétaire LFP Trésorerie : elle s’engage à reverser à l’ONG SOS Sahel la moitié des 12 points de base de frais de gestion qu’elle touche via ce compartiment. Elle espère séduire les entreprises pour qu’elles réorientent leur trésorerie vers ce fonds, améliorant leur responsabilité sociale et leur image sans que cela ne leur coûte un sou. Pour le gérant d’actifs, outre la démonstration de sa solidarité envers une association dont le président n’est autre que le CEO de sa filiale internationale, Philippe Lecomte, l’opération a aussi une vocation commerciale. La Française espère augmenter l’encours de ce fonds – qui gère aujourd’hui 3,6 milliards d’euros – et diversifier sa base d’investisseurs, deux éléments essentiels sur un marché aussi concurrentiel que celui des fonds de trésorerie. « Ce versement de la moitié des frais de gestion est un coût de distribution comme un autre », avance même Xavier Lépine, président du directoire de La Française. Le gérant n’en est pas à son coup d’essai en matière d’investissement solidaire : en novembre, il a lancé un compartiment similaire pour son fonds ORFI, cette fois au profit d’Aides. 5 millions d’euros ont été collectés – à comparer aux 350 millions du fonds maître – et le versement d’une partie des frais de gestion a permis le financement de 1 300 tests de dépistage du sida. En 2013, elle avait créé le fonds Pierval Santé, une SCPI « de partage » dont 0,01 % de la collecte annuelle revient à l’Institut du cerveau et de la moelle épinière. Mais au-delà de son aspect solidaire, le fonds vise aussi un impact social puisqu’il est investi dans l’immobilier médicalisé. Il a levé jusqu’ici 15 millions d’euros.
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