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Lutte contre la fraude fiscale américaine

FATCA, moins contraignante pour cinq pays européens

Créé le

15.03.2012

-

Mis à jour le

27.03.2012

Les protestations ont fusé de toutes parts quand la loi FATCA a été votée le 18 mars 2010. Ce texte américain, critiqué en raison de sa portée extraterritoriale, tend à transformer chaque établissement financier non américain en agent du fisc des États-Unis. Grâce à une déclaration publiée le 8 février 2012, cinq pays, dont la France [1] , devraient bénéficier d’un traitement nettement plus respectueux de leur souveraineté, si les principes édictés sont définitivement adoptés.

En effet, les établissements financiers de ces pays européens baptisés « partenaires » n’auraient pas de relation directe avec l’ IRS [2] , contrairement à ce qui était prévu initialement. L’objectif de lutte contre la fraude fiscale serait toutefois maintenu. Les établissements français par exemple, devront collecter des informations sur les comptes détenus par des clients américains et transmettre automatiquement ces informations au fisc hexagonal. « On peut s'attendre à un aménagement de la déclaration IFU [3] », note Catherine Peyratout, responsable Fiscalité au département central des opérations, Société Générale Securities Services. C’est ensuite le fisc français qui transmettra certaines informations au fisc américain.

Autre nouveauté : la réciprocité. « Les échanges d’informations seraient à double sens, les États-Unis acceptant de transmettre aux États partenaires des informations relatives à leurs résidents », poursuit Catherine Peyratout.

La déclaration envisage également un allégement de taille pour les établissements financiers situés sur le territoire d’un État partenaire : ils seraient dispensés de clôturer les comptes des clients récalcitrants et de prélever sur ces comptes des retenues à la source pour le compte du Trésor américain.

Enfin, les craintes d’incompatibilité entre FATCA et le droit des États non américains semblent dissipées : l’échange automatique d'informations entre les États-Unis et les partenaires serait fondé sur les conventions fiscales bilatérales existantes. La prise en compte de ces textes permettra d'éviter les difficultés liées à la portée extraterritoriale de FATCA. Les règles de protection du secret bancaire et des données personnelles applicables dans les États européens participant à la déclaration seraient ainsi respectées. S. G.

1 Les autres pays sont aujourd’hui l'Angleterre, l'Italie, l'Allemagne et l'Espagne. D’autres pays pourraient venir s’ajouter à cette liste. 2 Internal Revenue Service, l’administration fiscale américaine. 3 Imprimé fiscal unique.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº747
Notes :
1 Les autres pays sont aujourd’hui l'Angleterre, l'Italie, l'Allemagne et l'Espagne. D’autres pays pourraient venir s’ajouter à cette liste.
2 Internal Revenue Service, l’administration fiscale américaine.
3 Imprimé fiscal unique.