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3 questions à... Jean Boissinot

« La notion de finance verte est un peu devenue un jardin à l’anglaise »

Créé le

24.11.2022

-

Mis à jour le

29.11.2022

Adjoint au directeur de la stabilité financière à la Banque de France et responsable du secrétariat du NGFS (Network for Greening the Financial System), Jean Boissinot publie « La Finance verte » chez Dunod, 224 pages, 25 €.

La finance verte fait débat. Quelle est votre contribution ?

En quelques années, elle s’est imposée dans le secteur financier. Mais son développement a été porté par des prises de conscience personnelles et des motivations diverses.

Certains y ont vu une alternative aux politiques environnementales, d’autres un instrument de l’action climatique, une nouvelle niche d’activités ou un exemple de greenwashing. La notion de finance verte est un peu devenue un jardin à l’anglaise. Elle reste floue et controversée. J’ai voulu expliquer, de manière objective et nuancée, ce que peut être une finance mise au service de la transition climatique et environnementale, ce que l’on peut en attendre et comment y prendre part.

Quel est votre constat ?

Pour être utile, la finance verte ne doit pas être une patine sur des pratiques financières inchangées. C’est une démarche sérieuse consistant à intégrer les enjeux environnementaux dans le cadre d’analyse de la finance. Cela suppose de revisiter certaines pratiques mais aussi d’inventer de nouveaux instruments ou de nouveaux produits. Pour autant, la finance verte ne peut pas tout. Elle doit s’inscrire dans une dynamique de transition collective engageant aussi les pouvoirs publics, les entreprises et les ménages.

Vous présentez des pistes d’amélioration. Quelles sont-elles pour les banques ?

Les banques ont une responsabilité particulière. Au-delà des prêts verts, de la commercialisation de produits d’épargne responsable ou encore des conseils aux entreprises, elles peuvent contribuer à la cohérence de l’activité économique avec la transition via leur politique d’octroi de crédit et de financement de projets. Mais pour apporter une réelle contribution, elles doivent appréhender la finance verte de manière globale et cohérente, afin d’en intégrer les objectifs dans leur stratégie et dans leurs processus opérationnels.

$!<i>La Finance verte</i>, Dunod, 224&nbsp;pages, 25&nbsp;€
À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº874
RB