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Plus d’un quart des entités ne sont pas emparées du sujet

“Des déséquilibres subsistent” dans les organes de direction, selon l’EBA

Créé le

08.03.2023

L’Autorité bancaire européenne relève une indéniable avancée en Europe, mais précise que des progrès doivent encore être accomplis.

A l’heure où Antonio Guterres, secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, déclare que des décennies de progrès en matière de droit des femmes “disparaissent sous nos yeux” au plan international, commençons par un satisfecit, tout relatif qu’il soit : la représentation des femmes dans les conseils d’administration s’est progressivement améliorée en Europe au sein des établissements de crédit et des entreprises d’investissement. La proportion de femmes à des postes de direction non exécutifs atteint 27,75 %.

L’Autorité bancaire européenne (EBA) a publié ce mardi un rapport sur les pratiques en matière de diversité et les écarts de rémunération entre hommes et femmes au niveau des organes de direction. Basé sur “un échantillon représentatif de 662 établissements de crédit et 129 entreprises d’investissement sélectionnés par les autorités nationales compétentes de tous les États membres de l’UE, du Liechtenstein et de l’Islande”, ce dernier fait ainsi état d’une relative amélioration quant à la parité observée aux postes de direction, ainsi que la mise en place de plus en plus répandue de politiques en matière de diversité et d’équilibre des genres.

Mais les motifs de satisfaction s’arrêtent là : “Des déséquilibres subsistent”, souligne l’institution.

Parmi les administrateurs exécutifs, les femmes ne représentent que 18,05 %, avec des disparités marquées en fonction des pays. 56 % des établissements de l’échantillon ne comptent d’ailleurs aucune femme à des postes de directeur exécutif. Elles gagnent en moyenne 9,48 % de moins que leurs homologues masculins. Cette différence s’établit à 5,9 % pour les fonctions d’administrateurs non exécutifs.

Ces écarts de rémunérations sont calculés en tant que différences entre les gains horaires bruts moyens des hommes et des femmes exprimées en pourcentage des gains horaires bruts moyens des hommes. L’EBA précise également qu’ “aucun ajustement n’est effectué pour tenir compte de la durée de l’expérience professionnelle, de la formation ou d’autres facteurs”.

Ce rapport a été dressé en application de la directive 2013/36/EU, qui impose à l’EBA d’évaluer les pratiques en faveur de la diversité, en l’occurrence dans les organes de direction. Cette directive a également rendu obligatoire la mise en œuvre de pratiques favorisant cette diversité, comme le rappelle l’EBA, qui déplore que 27,05 % des institutions ne les ont “toujours pas” adoptées.

Pourtant, la parité dans les organes de direction semble aller de pair avec la profitabilité. Sans établir de lien de cause à effet, l’EBA pointe une “corrélation positive” entre l’équilibre des sexes et le rendement des capitaux propres. En moyenne, le RoE (Return on Equity) des établissements de crédits avec un bon équilibre entre homme et femme aux postes de directeurs exécutifs atteint 7,88 %, comparé aux 5.27 % affichés par les entités dans lesquelles cet équilibre des genres est absent.

RB
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