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« La mission qui est la mienne
est en parfait alignement
avec qui je suis »

Créé le

19.03.2024

-

Mis à jour le

07.04.2024

Depuis janvier 2024, Valérie Combes-Santonja est directrice de l’Impact du groupe BPCE. Son histoire professionnelle est celle d’une singularité qui s’inscrit dans le collectif, jusqu’à le mettre en œuvre.

De plus en plus d’actifs déclarent souffrir de dissonance cognitive. Valérie Combes-Santonja n’est pas de ceux-là. Sa trajectoire, pourtant, aurait pu l’y conduire.

Ses parents exerçaient des métiers du soin, accompagnaient « des gens qui souffraient ». Elle a grandi dans une de ces petites communes du Languedoc-Roussillon dont le nom n’évoque à peu près rien à personne. Parmi ses camarades d’alors, peu ont fait des études supérieures, beaucoup travaillent à l’usine. Ces modèles et cet environnement lui ont appris le souci de l’autre, la conscience et le respect de la différence, et la nécessité de favoriser l’inclusion. Ces convictions sont aujourd’hui pour elle au cœur même de sa mission.

« L’enfant de la campagne » qu’elle fut ne savait pas que son futur se déroulerait sous ces auspices-là. Avant de faire des études supérieures, elle ne se doutait pas que les métiers de l’économie pouvaient, eux aussi, pleinement intégrer la question de l’intérêt général.

La toute nouvelle directrice de l’impact de BPCE mesure sa « chance » d’être parvenue où elle est, ainsi que la richesse dont elle est la gardienne et qui lui donne une vision singulière, mais très précise, de ce que peut apporter une banque à un territoire et ses acteurs économiques : « Je suis bilingue. Mon acquis repose sur mes études, les fonctions que j’ai exercées, cet autre monde auquel j’ai accédé, mais mon inné, il provient des territoires, de ma connexion profonde avec ceux-ci. »

En janvier lors de sa nomination, la direction de la RSE est devenue celle de « l’Impact », et pilote désormais à la fois l’impact environnemental et sociétal du groupe. « Nous avons choisi de passer de la notion de RSE à celle d’impact, car nous sommes pleinement conscients de l’impact que nous avons sur la société et l’environnement. Il ne s’agit pas de réparer, mais de s’engager et de démontrer notre impact positif », précise celle qui a en charge aujourd’hui d’implémenter l’expertise de la finance responsable au sein du groupe, pour les activités qui relèvent du core business, et à l’extérieur, dans l’accompagnement des clients particuliers et entreprises dans cette transition qu’elle qualifie d’ « urgente », persuadée que le jour approche où la performance extra-financière aura autant d’importance, sinon de valeur, que la performance financière. Ne serait-ce que parce que cette évolution s’impose à elle comme une nécessité.

D’une transformation l’autre

Cette proximité avec les territoires et cette « précieuse » vision du local se sont enrichies de son expérience à la banque des décideurs en région. Un mandat qu’elle explique avoir fondé sur l’idée même d’une indispensable transition écologique et sociétale.

S’agissant de transformation, Valérie Combes-Santonja se trouve là encore en territoire connu : elle en a piloté plusieurs, de manière transversale, au sein de BPCE. Persuadée que ces transformations ne s’imposent pas d’en haut, elle met en avant la « volonté collective au service d’une vision partagée ». Charge à elle d’initier et d’organiser cette co-construction, avec comme perspective le prochain projet stratégique du groupe, qui doit être présenté à l’été 2024.

« La mission qui est la mienne est en parfait alignement avec qui je suis », résume-t-elle, avant de souligner : « Je ne ferais pas ce job-là ailleurs ». « L’ADN » des banques du Groupe BPCE, coopératives et « ancrées dans tous les territoires », revêt une importance fondamentale à ses yeux. Face à des attendus extra-financiers en pleine évolution et des transitions profondes qu’il convient de mener à bien, « il nous faut inscrire notre travail sur le temps long et accompagner nos clients au plus près », précise-t-elle.

Mère de famille, originaire d’une région pauvre de France, certains traits de son parcours en font une incarnation parfaite de l’impact au sein d’une société, à plus forte raison parce qu’il s’agit d’une femme. Cette vision cependant résulte de stéréotypes qu’elle n’hésite pas à remettre en question : « L’impact que nous avons concerne pleinement les questions sociétales et donc aussi la place des femmes, ce qui résonne forcément plus fortement pour moi. Mais je suis mère d’une fille de 19 ans et d’un fils de 16 ans et la vision du monde de leur génération bouscule totalement notre définition des genres. Aujourd’hui, le défi des transitions, environnementales comme sociétales, est celui de tous. »

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº891
Dates clés
1977 : Naissance à Nîmes
1997 : Entrée à l’ESSEC
1999 : Contrat d’apprentissage, Crédit Lyonnais
2012 : Entrée à la Caisse d’Épargne Languedoc-Roussillon (BPCE)
2019 : Directrice de la transformation puis du CRM et marketing relationnel et des nouveaux business
2022 : Membre du directoire de la Caisse d’Épargne Loire Centre, en charge du pôle banque des décideurs en région
Depuis le 1er janvier 2024 : Directrice de l’impact
RB
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