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Égalité hommes-femmes

Parité parmi les administrateurs : la France fait figure de bon élève

Créé le

21.02.2023

-

Mis à jour le

08.03.2023

Progressivement, les femmes font leur entrée dans
les conseils d’administration, une évolution qui concerne un très grand nombre
de pays. L’Europe, qui a choisi d’imposer des quotas, est
en pointe sur le sujet.

Avec 44 % de femmes administratrices en décembre 2022, les conseils d’administration (CA) français se distinguent en Europe quant à leur relatif respect de la parité. Cette modification dans les ratios entre hommes et femmes au sein des CA correspond à un phénomène qui dépasse a priori les frontières hexagonales.

Si les pays affichent une progression plus ou moins nette, la tendance générale, entre 2021 et 2022, correspond en effet à une amélioration de la place des femmes dans les CA, avec une hausse de 2 points d’une année sur l’autre.

Les chiffres émanant de Norvège et d’Italie reflètent également cette avancée, avec respectivement 40 % et 41 % de femmes administratrices.

Ce constat a été dressé via une étude menée en décembre 2022 dans les 3 000 sociétés dans lesquelles BNPP Asset Management investit, qui ont été comparées avec les 17 800 entreprises cotées incluses dans la base de données de l’Institutional Shareholder Services (ISS). Elle couvre 66 pays.

Des politiques de vote
plus exigeantes

Le reste du monde semble suivre la même voie, avec des progressions comparables en Amérique du Nord, qui passe de 28 % à 30 %, ou encore en Afrique du Sud (de 28 % à 32 %), en Australie et en Nouvelle-Zélande (de 26 % à 30 %).

L’Asie, en dépit de quelques exceptions comme la Malaisie, Singapour et l’Inde, semble encore loin d’atteindre ces degrés de féminisation. « Ces différences (...) sont à mettre au regard de certains facteurs économiques, socioculturels et réglementaires », commente Michael Herskovich, Global Head of Stewardship de BNPP AM.

Point intéressant à souligner, les entreprises avec les capitalisations boursières les plus élevées « ont tendance à intégrer plus facilement les enjeux de diversité que les sociétés de plus petite taille ». Sans doute une question d’image, d’une part, et de pression un peu plus appuyée de la part des investisseurs à l’égard des émetteurs, d’autre part, avec des politiques de vote plus exigeantes.

En Europe, l’adoption de la directive « Women on boards » a sans doute joué un rôle, même si la date butoir pour que les entreprises cotées en bourse dans l’Union européenne se conforment à leurs obligations a été fixée à juillet 2026. Ce texte prévoit en effet que « des procédures de recrutement transparentes » soient mises en place « pour qu’au moins 40 % des postes d’administrateurs non exécutifs ou 33 % de tous les postes d’administrateurs soient occupés par le sexe sous-représenté ».

Au-delà des incitations réglementaires, il ne s’agirait pas seulement d’une volonté d’équité entre hommes et femmes : la féminisation des organes de direction commence à être décrite comme un facteur de bonne performance, ainsi que le souligne l’étude « Diversity wins : How inclusion matters », menée par MacKinsey en 2020.

En ce mois de mars, durant lequel la Journée internationale des femmes, officialisée en 1977 par l’ONU, nous invite à poser un regard attentif sur les droits des femmes, gageons que cette place qui leur est donnée dans les CA, bien que très progressive, soit le signe d’une évolution plus large et pérenne.

Les femmes aux conseils d’administration dans le monde en 2022

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À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº878
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