25e sur 42 : la France recule de deux places par rapport au classement mondial de l’inclusivité financière des marchés publié l’an dernier par Principal Financial Group, en partenariat avec le Centre pour la recherche économique et commerciale (Centre for Economics and Business Research, CEBR)*.
Le tableau dressé par cette deuxième édition de l’Indice de l’Inclusion financière n’est pourtant pas complètement noir. Si la France accuse une rétrogradation, c’est dans un contexte global d’une meilleure inclusion, en particulier en Amérique latine, en Asie du Sud-Est et en Europe du Sud.
Dans une Europe de l’Ouest et du Nord restée globalement stable ou en baisse, la France peut néanmoins s’enorgueillir d’avoir progressé de six places quant aux activités gouvernementales favorisant l’inclusion financière. La disponibilité de la formation financière fournie par le gouvernement constitue l’un des éléments expliquant cette progression.
Pour rappel, l’indice de l’Inclusion financière globale se base sur trois piliers de mesures qui agglomèrent divers indicateurs : le soutien apporté par les employeurs, par le gouvernement et par le système financier. C’est dans ces deux autres domaines que le bât blesse. La France a perdu trois places dans le classement du soutien par le système financier et six dans celui concernant le soutien des employeurs.

Les grandes économies européennes à la peine
En 2022, la France figurait déjà parmi les 10 derniers pour ce qui relève des employeurs, un résultat médiocre dont les facteurs avaient déjà été identifiés. Six économies européennes, dont les économies française, allemande et espagnole, connaissent ce déclin année après année, précise l’étude de Principal Financial Group et du CEBR. Le Royaume Uni ferait presque figure d’exception dans ce panorama. Ses résultats sont en tout cas notables : ce marché connaît une amélioration dans l’industrie des services financiers quant à sa capacité à favoriser croissance et succès pour les petites et moyennes entreprises, avec une progression de six places, tout comme le climat général de confiance dans les affaires, ainsi que la présence et la qualité de ses fintechs. Le Royaume Uni parvient ainsi à occuper le septième rang du classement.
Quant au recul français de trois places concernant le soutien apporté par le système financier, il est notamment consécutif à une baisse significative dans le volume des transactions en temps réel mais aussi à des difficultés à favoriser un climat général de confiance dans les affaires.
Ces constatations au sujet des grandes économies européennes appellent un commentaire assez pessimiste qualifiant d’insuffisant l’investissement dans les infrastructures de services financiers. Ces pays “risquent de ne pas parvenir à une inclusion financière pérenne pour leurs populations”, estime Seema Shah, stratège en chef pour le monde chez Principal Asset Management SM.
L’absence de progression de ces marchés provient en partie d’un contexte macro-économique difficile.
Tensions sur les chaînes de valeur, inflation et hausses de taux d’intérêt consécutives ont sans nul doute affecté les données agglomérées en 2023 par Principal Financial Group et le CEBR. Elles obèrent par exemple la confiance des employeurs et leur font craindre une récession. Ils se montrent alors plus précautionneux et le soutien à l’inclusion financière de leurs employés en pâtit.
A l’inverse, souligne l’étude, “des économies plus récentes, plus modernes, comme celles de régions d’Asie du Sud-Est, investissent en ce moment dans des initiatives - principalement dans le champ de la finance digitale - qui pourraient générer une différence significative en termes d’inclusion financière, de croissance et de résilience économique”.
Ainsi, au-delà, de l’intérêt évident d’une bonne inclusion financière pour chaque individu, cet indice contribue également à estimer la résilience des marchés face aux chocs et difficultés économiques.