Bâle II en question

Le 20 décembre prochain, les grandes banques internationales doivent remettre au Comité de Bâle une dernière étude d'impact du projet de réforme du ratio de solvabilité. Le Comité arrêtera ensuite une ultime proposition qui devrait préfigurer le texte définitif annoncé pour l'automne 2003. Devant l'importance des effets de cette nouvelle réglementation sur l'équilibre du secteur bancaire et les grandes orientations de son activité, de nombreuses questions ont émergé et des opinions critiques se sont exprimées. Au centre des préoccupations : l'influence de la réforme sur les cycles de croissance, les risques de crise liés à un comportement uniforme de l'ensemble des banques, l'impact sur leur gestion et leurs décisions de l'inexactitude ou des approximations du modèle retenu, les distorsions de concurrence. Le processus de décision du Comité de Bâle nécessitait de réagir sans délai. C'est ainsi que s'est constitué un groupe de travail informel. Il rassemble des professionnels de la finance d'appartenances diverses : banque, monde académique, consultants. Il n'a aucune vocation institutionnelle, et se veut totalement indépendant. Les auteurs ont tenu à ce que leurs contributions respectives soient soumises à un mécanisme de critique collective avant de trouver leur forme définitive. Ils tiennent à rappeler qu'ils expriment leurs propres vues, et n'engagent aucunement la responsabilité de leur institution. L'objectif auquel s'est attaché le groupe McCarroll, du nom de sa coordinatrice, n'est pas de défendre l'intérêt d'une quelconque organisation professionnelle, mais de maintenir un niveau de discussion éclairée et critique vis-à-vis de projets d'importance capitale pour le secteur bancaire. A ces travaux s'ajoute l'analyse d'un expert d'une agence de notation. Quitterie de Fommervault Les auteurs tiennent à remercier vivement tous ceux qui ont apporté leur éclairage et leurs conseils à la conduite de ces réflexions, notamment le professeur Didier Marteau.