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Statistiques

Les services financiers servent-ils la cause du développement ?

Créé le

10.07.2014

-

Mis à jour le

02.09.2014

Une jeune mère qui peut offrir un troisième repas quotidien à sa famille grâce à l’atelier de couture qu’elle a créé en prenant un microcrédit, cette autre qui explique envoyer ses trois enfants à l’école grâce à l’épargne qu’elle a pu constituer, ou encore le petit agriculteur qui, grâce à la micro-assurance qu’il a souscrite, garde la tête hors de l’eau malgré la sécheresse qui a brûlé son champ de maïs… Autant de témoignages qui laissent entrevoir le bénéfice que peuvent apporter les services financiers aux populations vulnérables. Pour autant, que disent les statistiques ?

Pour évaluer l’impact réel des programmes d’inclusion financière, les économistes ont recours depuis quelques années à des « essais randomisés contrôlés » (en anglais, Randomised Control Trial – RCT). Inspirés de l’industrie pharmaceutique, ces RCT comparent les progrès économiques et sociaux d’un groupe « traité » et d’un autre « de contrôle ». Très utilisés en matière de microcrédit, ces RCT ont mis en lumière des résultats positifs sur les micro-entreprises des bénéficiaires, ces bénéfices étant moins clairement établis en matière d’amélioration des conditions de vie. Ce qui fait dire aux économistes du MIT Esther Duflo et Abhijit Banerjee que « le microcrédit n’a pas été une recette miracle mais [qu’il] a fonctionné ». En matière d’épargne, en revanche, les résultats sont plus uniformément positifs, soulignant que les populations pauvres sans accès à un moyen d’épargne ont plus de mal à résister à la tentation de la consommation. Les RCT en micro-assurance, bien que positifs, restent toutefois encore rares.

Les bienfaits de l’inclusion financière se matérialisent aussi au niveau macroéconomique, des études faisant état d’un lien fort, voire causal, entre le degré d’intermédiation financière d’une économie et sa croissance. Sont mises en avant la baisse des coûts de transactions permise et la meilleure allocation du capital et du risque. L’accès aux services financiers permettrait aussi une réduction des inégalités, mesurées par le coefficient Gini.

Source : d’après Financial Inclusion and Development: Recent Impact Evidence, Focus Note n° 92 du CGAP publiée en avril 2014.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº775
RB