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Emploi

Hausse continue des recrutements dans la banque

Créé le

24.06.2019

-

Mis à jour le

09.07.2019

La part des nouveaux métiers augmente, notamment ceux de l’informatique, de la conformité et des risques.

L’industrie bancaire française a effectué 42 300 recrutements en 2018, dont plus de la moitié en CDI, indiquent les chiffres clés 2018 de la Fédération bancaire française (FBF) et de l’Association française des banques (AFB). Une tendance à la hausse qui se confirme chaque année depuis 2014, bien qu’elle soit concomitante avec une baisse tendancielle des effectifs depuis 2011, de l’ordre d’1 % par an en moyenne. « Cette baisse est plus modérée en France que dans le restant de l’Europe », modère toutefois Marie-Anne Barbat-Layani, directrice générale de la FBF et de l’AFB. Un salarié en CDI sur quatre sur le départ prend sa retraite, laquelle arrive un an plus tard en moyenne par rapport à 2014. Le taux de démission est de 3 % environ en 2018, ce qui ne signifie pas que les démissionnaires quittent le secteur bancaire. « Les banques s’arrachent les diplômés, observe la directrice générale de la FBF. Parmi les cinq entreprises les plus attractives du palmarès LinkedIn Top Companies figurent quatre banques ! » Avec 362 800 personnes travaillant dans les banques adhérentes de la FBF, le secteur bancaire représente 1,9 % de l’emploi salarié français.

Des emplois stables et qualifiés

Dans la branche AFB, le taux de CDI est de 98 %, celui des cadres, de 65 %. Près d’un recrutement en CDI sur deux concerne des moins de 30 ans. Les métiers de chargés de clientèle – que ce soit celle des particuliers, des professionnels ou des entreprises, représentent un recrutement en CDI sur trois. La part des nouveaux métiers augmente : ceux de l’informatique ont gagné cinq points en deux ans et représentent 16 % des recrutements. Quant à ceux de la conformité et des risques, ils atteignent désormais 10 %.

« Les banques proposent des emplois stables et qualifiés », se félicite Marie-Anne Barbat-Layani. Les diplômés de niveau bac +4/5 représentent 63 % des nouveaux recrutements en CDI.

En 2017, le secteur bancaire a consacré 4,4 % de sa masse salariale à la formation du personnel, au lieu de 2,7 % en moyenne dans les entreprises françaises. En 2018, les banques françaises ont signé 6 200 nouveaux contrats d’alternance, permettant de se former en entreprise tout en poursuivant des études. Les banques ont enfin noué de nombreux partenariats visant à améliorer l’insertion professionnelle, notamment des jeunes issus de quartiers prioritaires de la ville.

En 2018, ce sont enfin 15 300 promotions en interne qui ont été enregistrées, un chiffre stable par rapport aux années précédentes. Le taux de promotions est le plus élevé dans la catégorie des techniciens, où il atteint 12,6 %.

Un dialogue social soutenu

Plus d’un banquier sur deux est une banquière. Alors que les femmes représentent 48,1 % de la population active selon l’Insee, la part des femmes dans les effectifs de la banque est de 57 %. Celle-ci ne cesse de progresser dans l’encadrement, dépassant 48 % en 2018, au lieu de 44,6 % en 2012, selon l'AFB. Selon l’Observatoire Skema de la féminisation des entreprises, les femmes ne représentent que 32,3% des cadres à l'échelle du pays. « Toutes les banques se situent au-delà des 75 points de l’index “Pénicaud” de l’égalité femme-homme, signale Michelle Rossi, responsable des relations sociales de la branche AFB. Des travaux ont été menés depuis plusieurs années dans ce sens par les banques, si bien qu’elles ont été sollicitées par le cabinet de Muriel Pénicaud pour contribuer à la mise au point de cet indicateur. »

Le dialogue social a enfin été particulièrement soutenu en 2018 au sein de la profession bancaire. Deux accords de branche ont été signés : l’avenant de prolongation relatif au parcours professionnel des représentants du personnel et un accord salarial « unanime », signé début 2019 dans le cadre de la négociation annuelle obligatoire. Une négociation interbranches à, elle, abouti à l’accord de constitution de l’opérateur de compétences (Opco) Atlas, réunissant une quinzaine de branches des métiers de la finance, du conseil, du numérique et de l’expertise. « Nous souhaitons que cet Opco puisse pleinement jouer son rôle dans l’anticipation des besoins en formation sur le terrain et dans les territoires », espère Marie-Anne Barbat-Layani. G. D.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº834