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L'actualité des M & A bancaires

La fusion Bankia - BMN à l'étude

Créé le

25.10.2016

-

Mis à jour le

04.11.2016

Les autorités de Madrid réfléchissent très sérieusement au mariage de Bankia avec Banco Mare Nostrum, deux banques appartenant au pôle public créé à la suite du vaste processus de restructuration du secteur bancaire à la fin des années 2000.

Dans un marché des fusions et acquisitions bancaires relativement calme en cette rentrée, le Fonds de restructuration bancaire espagnol (FROB) a fait savoir, le 28 septembre dernier, qu’il étudiait l’opportunité d’une fusion entre les banques publiques Bankia et Banco Mare Nostrum (voir Encadré 1).

La transaction consisterait en une absorption du petit établissement bancaire en difficulté, Banco Mare Nostrum (BMN), issu du rapprochement en 2010 entre Caja Murcia, Caja Granada et Sa Nostra, par Bankia. Ce dernier est lui-même le fruit d’une fusion réalisée la même année entre sept caisses d’épargne espagnoles, dont Caja Madrid et Bancaja. La valorisation de BMN se situerait entre 700 000 et 1 million d’euros.

L’État espagnol détient aujourd’hui une part de 65 % dans le capital de ces deux banques, après avoir volé à leur secours au plus fort de la crise financière qui secoua l’Europe bancaire à la fin des années 2000.

L’objectif premier de cette opération est d’optimiser la capacité de récupérer une grande partie des 56,55 milliards d’euros d’aides publiques injectés à cette époque pour sauver le secteur bancaire espagnol. Concernant les 22,42 milliards d’euros alloués au sauvetage de Bankia, seulement 1,6 million d’euros ont jusqu’alors été récupérés par l’État espagnol.

D’un point de vue industriel, cette opération a également du sens puisque les deux entités sont complémentaires dans leur couverture géographique du territoire national. En effet, Bankia est surtout présente en Catalogne, aux Canaries ainsi que dans les régions de Madrid et Valence. À l’inverse, BMN possède un important réseau d’agences dans les îles Baléares, en Andalousie et dans la région de Murcie (voir Encadré 2).

En cas d’accord, ce rapprochement entre Bankia et BMN créerait un nouveau géant de la banque espagnole avec un total de 2 588 agences, 17 350 collaborateurs, 244 milliards d’euros d’actifs et une part de marché d’environ 10 % en banque de détail, contre 8 % aujourd’hui pour Bankia. Le nouvel ensemble conforterait ainsi son quatrième rang national, juste derrière Banco Santander, BBVA et CaixaBank, mais devant ses deux principales concurrentes Banco Sabadell et Banco Popular.

La réalisation de cette fusion reste néanmoins suspendue au double feu vert du nouveau gouvernement espagnol et des autorités européennes.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº801