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Les fintechs se positionnent en « game changers »

Créé le

23.01.2023

-

Mis à jour le

25.09.2023

S’adressant aux TPE-PME et start-up, les fintechs s’intéressent à un marché peu investi par le secteur traditionnel. Seules les plus avancées ont aujourd’hui noué des partenariats, mais l’objectif n’en reste pas moins de fournir des offres à des acteurs de taille plus importante.

Anticiper au mieux les variations de trésorerie est un sujet stratégique, quelle que soit la taille de l’entreprise. Toutefois, les start-up, par définition nouvellement créées, ou les TPE-PME ne sont pas nécessairement bien préparées ou outillées pour y faire face. Comme il s’agit d’une niche dans laquelle peu d’acteurs se sont engagés jusqu’à présent, et grâce à une technologie à moindre coût permettant d’y apporter des éléments de réponse, des fintechs ont investi le terrain de cette problématique.

L’Observatoire de la Fintech dénombre une vingtaine d’acteurs fintech qui travaillent sur des solutions de gestion de trésorerie, d’optimisation du Besoin en fonds de roulement (BFR) et du poste clients, un peu plus si on élargit à l’affacturage en ligne, qui porte également sur le poste clients.

Chaque société propose un angle d’attaque comme dominante : le recouvrement accéléré des créances clients, une souplesse dans les paiements clients fournisseurs, une gestion de la trésorerie facilitée par des dashboards, la trésorerie et le poste clients appréhendés par la comptabilité, une anticipation du risque clients par une analyse approfondie de la solvabilité... Selon l’angle choisi, ces acteurs ont été répertoriés dans les segments fintech du paiement, du financement, des solutions de middle- et back-offices ou des services aux acteurs financiers.

En rapportant l’ordre de grandeur précédemment évoqué de 20 à 25 acteurs aux 400 fintechs actives en France, cela représente 6 % du secteur. On retrouve le même ordre de grandeur si l’on rapporte les fonds levés par ces fintechs, soit environ 500 millions d’euros, aux 8 milliards d’euros levés par l’ensemble des acteurs. Ces acteurs emploient environ 1 500 salariés.

La plupart se sont lancés en 2018 et 2019. Le contexte de la crise liée au Covid et de confinement entre 2019 et 2021 a mis en exergue la fragilité des entreprises et renforcé la nécessité impérieuse de pilotage serré de la trésorerie, en particulier pour celles dont l’activité était exposée à un risque de ralentissement.

Des plateformes de SaaS

Ces acteurs innovants sont venus mettre en place des solutions agiles qui se veulent game changers : une intégration ultrarapide, sans coûts de set-up, avec un tarif mensuel optimisé selon la formule choisie, souvent sans engagement et avec possibilité de visualiser et exporter ses dashboards en temps réel et à la demande.

Les fintechs offrant des services de gestion de trésorerie et du poste client en France proposent généralement des plateformes en mode SaaS (Software as a Service), avec des solutions :

 intégrant la comptabilité, les dashboards, la gestion de la trésorerie, le paiement des fournisseurs et les relances clients ;

 intégrant des fonctionnalités de gestion de la facturation, des risques clients et de la trésorerie ;

 d’automatisation du processus de facturation et du règlement, avec relances automatiques, génération de reportings ;

 de notation d’entreprise et de gestion du recouvrement partiellement automatisé.

Ces outils apportent une expérience client de haut niveau par rapport aux traitements manuels excel et aux outils de gestion d’entreprise et comptable traditionnels.

Sur le segment de l’assurance crédit, des partenariats ont été conclus entre les fintechs et certains acteurs traditionnels qui couvrent le secteur, comme Allianz Trade (ex-Euler Hermes qui a investi en 2022 dans le capital de Fintecture et de Soan) ou Facto France.

À ce stade, seules les fintechs les plus avancées dans les solutions de gestion de la trésorerie indiquent avoir conclu des partenariats avec les banques. Cette démarche s’inscrit dans des initiatives de coopération classiques entre banques et fintechs et ne vient pas, à ce stade, inquiéter les acteurs traditionnels, avec les 50 à 100 solutions de cash management par établissement qu’ils sont aujourd’hui capables d’offrir. Un certain nombre de fintechs-banques digitales à l’attention des TPE-PME-start-up intègrent ou ont récemment commencé à intégrer des solutions de cash management pour leurs clients et pourraient également vouloir se positionner sur ce secteur afin de différencier leurs offres.

Tout comme la fintech en général, les acteurs s’intéressent à ce stade essentiellement à la niche peu ou mal servie par le secteur traditionnel, à savoir les TPE-PME-start-up. C’est une façon de développer une expertise qui pourra s’adresser, une fois le succès escompté obtenu, à des clients de taille plus importante, porteurs de problématiques business et process plus complexes.

Cartographie des fintechs dans les services de gestion de trésorerie et du poste client en France

$!Les fintechs se positionnent en « game changers »

Liste non limitative de 10 des principaux acteurs identifiés dans la gestion de trésorerie et du poste client

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À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº877
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