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L’assurance d’une trésorière à toute épreuve

Créé le

28.11.2022

-

Mis à jour le

18.01.2023

Le parcours d’Isabelle Charlier illustre le rôle particulier
du trésorier dans le monde de la finance, loin de l’image d’une fonction support détachée de l’évolution de la société.

Lorsqu’elle est nommée responsable de la stratégie bancaire et de la digitalisation d’Allianz France, en 2019, Isabelle Charlier accède pour la première fois à un poste au sein d’une trésorerie. Elle se destinait pourtant à une carrière d’enseignante en physique-chimie.

Embauchée en 2002 au département IT d’une institution financière d’Allianz France comme IT Conception & Development Engineer, elle s’attelle à une revue, suivie d’une vaste refonte, du système comptable et financier du groupe d’assurances. Une fois cette tâche finalisée, elle aspire à un poste de management, qu’elle occupera dès 2007 en devenant Accounting Manager. Ensuite promue Financial Expertise Center Manager, puis Accounting Project Manager, elle en profite alors pour approfondir ses connaissances en finance, tout en s’impliquant dans un ambitieux programme de transformation des services comptables. Celui-ci sera marqué par le déploiement de solutions, notamment de Robotic Process Automation (RPA) et de gestion électronique documentaire (GED).

La trésorerie d’Allianz France, à la différence de la plupart des groupes, n’est pas rattachée à la fonction finance, mais à l’unité Investissement. Début 2019, Isabelle Charlier intègre ce département scindé en deux branches :

– l’une dédiée à la gestion des flux d’encaissements et décaissements (le « run ») ;

– l’autre à la gestion des relations bancaires et à la digitalisation.

Cette seconde équipe est en quête d’un nouveau manager. Persuadée que son regard néophyte sur la trésorerie constitue un atout pour mieux cibler les process susceptibles d’être optimisés, Isabelle Charlier postule. Avec succès. À la tête d’une équipe d’une dizaine de personnes, elle s’applique non seulement à accroître l’autonomie de ses collaborateurs, mais aussi à engager une évolution des profils qui composent son équipe.

En parallèle, elle initie des projets de robotisation des tâches récurrentes, par exemple en matière de gestion des habilitations aux moyens de paiement, et accélère la dématérialisation d’autres process. Ses objectifs sont triples :

– renforcer toujours plus la sécurité de ces derniers et des systèmes ;

– permettre aux collaborateurs de consacrer davantage de leur temps à des missions analytiques, à plus forte valeur ajoutée ;

– optimiser la gestion des relations bancaires.

Ce troisième enjeu est loin d’être neutre pour Allianz France. L’assureur possède plusieurs milliers de comptes et travaille avec plus de cinquante établissements bancaires. Isabelle Charlier a engagé et poursuit ainsi un vaste programme d’optimisation de stratégie bancaire, pour offrir une qualité de services optimale et finaliser la dématérialisation. Elle a aussi mis en œuvre un proof-of-concept autour du paiement instantané, dont l’utilisation pourrait se généraliser au profit des assurés du groupe.

Indépendance et valeur

Isabelle Charlier définit la trésorerie d’entreprise, souvent perçue comme une fonction support, comme « contributrice à l’amélioration des performances du groupe et à celle de l’expérience client du fait de sa dimension de business partner d’autres directions ». Selon elle, « on ne fait jamais le tour des fonctions d’un trésorier, tant le monde dans lequel il évolue bouge constamment ».

En marge de ses prérogatives chez Allianz France, Isabelle Charlier est largement engagée dans des organisations professionnelles ou de place. Membre actif de l’Association française des trésoriers d’entreprise (AFTE), dont elle est la présidente de la Commission monétique et moyens de paiement, elle voit dans cette démarche un excellent levier pour se tenir informée de l’actualité de la profession, pour échanger sur les bonnes pratiques avec ses pairs, mais aussi pour acquérir ou consolider des compétences techniques. Depuis 2020, elle est également impliquée dans des instances de place au niveau de la Banque de France. En l’occurrence, l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement (OSMP), où elle représente les trésoriers d’entreprise, et le Comité national des moyens de paiement (CNMP), dont elle est vice-présidente en charge du Collège de la demande.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº874
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