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La statistique des banques centrales en chantier : trois exemples de projets

Créé le

20.10.2016

-

Mis à jour le

27.10.2016

AnaCredit est un projet lancé par la BCE en 2011, en collaboration avec les banques centrales de la zone euro et même au-delà. Il vise à réunir dans une même base de données, des informations prêt par prêt harmonisées. 94 « attributs » de données sont collectés, généralement mensuellement (type d’instrument, encours nominal, provision pour pertes, garanties et collatéraux, identité de la contrepartie…). Dans un premier temps, seront concernés par ce reporting les crédits aux entreprises dont le montant dépasse 25 000 euros, avec une mise en place prévue pour le second semestre 2018. Les données serviront à la BCE pour ces missions de politique monétaire et de surveillance macroprudentielle. La supervision microprudentielle n’est pour l’instant pas impliquée, de même que les prêts aux particuliers, notamment à l’habitat. Mais la vocation initiale d’AnaCredit était plus vaste et son champ d’action pourrait être étendu.

De son côté, la Banque de France s’est lancée dans un projet de Datalake. Il s’agit de compléter des outils déjà mis en place, dont OneGate. Mise en place en 2010, il s’agit de la plate-forme unique sur laquelle les établissements déposent leurs reportings de tout ordre à destination de la Banque de France et de l’ACPR. Quelque 200 000 dossiers y sont téléchargés chaque année. En 2015, le système a été complété par P3S (Pooling and Sharing Statistical Series), un outil permettant aux différents utilisateurs internes de partager ces données collectées. Achever le Datalake nécessite d’ajouter la brique du management de la qualité des données et la plate-forme analytique, ce qui devrait être fait d’ici 2018. Par ailleurs, une Open Data Room est en train de voir le jour au profit des chercheurs extérieurs à la Banque de France.

Les prêts bancaires ne sont pas les seuls concernés par cette volonté de collecte granulaire : à travers le Money Market Statistical Reporting (MMSR), la BCE collecte quotidiennement depuis avril 2016, auprès de 52 banques, les données relatives à chaque transaction d’une partie du marché monétaire européen. La Banque de France opère ce système pour le compte de la BCE : en 6 mois, 3,5 millions de transactions sont passées par le système.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº801