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Parole d’expert

« Si le serious game est informatif mais ennuyeux, il perd de son intérêt. »

Créé le

22.03.2011

-

Mis à jour le

30.03.2011

Parole d'expert : Emmanuel Forsans, directeur général de l’Association française des jeux vidéos (AFJV)

Comment définiriez-vous le serious game ?

Il s’agit d’utiliser les ressorts du jeu vidéo – apporter le plaisir de jouer et donner envie de revenir ​– pour diffuser un message éducatif, informatif, voire publicitaire. Tout ce qui est du e-learning de base n’est pas du serious game. L'animation et l'interaction ne forment pas un critère de définition suffisant : c'est l'​envie de jouer qui est déterminante, et c’est le côté jeu qui fait passer le message.

À quoi peut servir un serious game ?

Il peut servir pour toute opération de communication : pour recruter des clients, des employés, informer sur son image et ses produits. Par exemple, on peut très bien imaginer un serious game pour expliquer les différents moyens de paiements et la législation en vigueur. Personnellement, la seule chose que je regrette à propos des serious games d’aujourd’hui, c'est que l’agence de communication qui les conçoit a généralement plus pour but de plaire au donneur d’ordre qu'au client final. Si le serious game est informatif mais ennuyeux, il perd de son intérêt. Les trois quarts des serious games produits actuellement manquent de cette épée de Damoclès qui est de plaire au client final : soit ils sont ennuyeux, soit il n’y a pas de suivi et l’on ne sait pas si cela fonctionne.

Quel type de jeu peut devenir un serious game ?

A priori tous les jeux ou presque. Il faut adapter le type de jeu à la cible et au sujet. Pour les plus jeunes par exemple, les quizz et les jeux d’arcades fonctionnent très bien. L’idéal dans les serious games reste la simulation, mais en même temps, la simulation ne plaît pas à tous les publics.

Tous les jeux qui ont une fin autre que purement ludique sont-ils des serious games ?

Non, un advertgame (jeu publicitaire, NDLR) n’est pas forcément un serious game, car il peut lui manquer la dimension informative.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº735