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Editorial

Financer l’énergie : une équation complexe

Créé le

27.01.2020

Le financement de l’énergie, qu’il s’agisse des unités de production d’énergies ou de celui des infrastructures nécessaires à leur transport, porte aujourd’hui les enjeux particuliers liés à la transition écologique. Pour autant, il ne peut s’évaluer à la seule aune des objectifs politiques en la matière, mais doit intégrer d’autres critères liés à l’efficacité économique et aux avancées technologiques.

Les industriels doivent arbitrer entre leurs infrastructures existantes et les investissements dans l’énergie propre : le GNL ou l’énergie nucléaire, par exemple, peuvent-elles être une façon économiquement et écologiquement acceptable d'accompagner la transition écologique ? Banques et investisseurs se positionnent sur le financement de projets d’infrastructure d’énergie renouvelable, considérés comme une opportunité de diversifier les portefeuilles sur des maturités longues. Mais ils financent ainsi des projets parfois très innovants dont les performances à terme sont difficiles à évaluer ; ils doivent également prendre en compte des risques nouveaux comme celui lié aux fluctuations sur le long terme du prix de vente de l’électricité qui, sur un certain type de projets de production d’énergie renouvelable, n’est plus réglementé. Enfin, industriels et financiers doivent composer avec les nouvelles normes d’éligibilité, parfois contraignantes, imposées par les banques multilatérales.

Ce dossier est le dernier volet d’un triptyque piloté par Yves Jégourel, universitaire et directeur adjoint de la revue CyclOpe, dont les deux premiers dossiers ont porté sur le financement des matières premières dans leur globalité (Revue Banque n° 815, janvier 2018) et le financement des activités agricoles (Revue Banque n° 829, février 2019).

 

Et aussi dans ce numéro…

Les professionnels de la banque et de la finance sont soumis à l’obligation de mettre en œuvre un programme de conformité anticorruption : comment composer entre les procédures de contrôle et de sanctions afférentes menées par l’Agence française anticorruption (AFA), l’AMF ou l’ACPR ? David Masson et Thibault Jézéquel (Cabinet Racine) présentent une analyse comparative entre les démarches de l’AFA et de l’AMF et réitéreront l’exercice entre l’ACPR et l’AFA dans un prochain numéro.

 

Alors que le Crédit du Nord lance une néobanque destinée aux professionnels et une nouvelle banque à Monaco, Françoise Mercadal-Delasalles, sa directrice générale, revient sur le positionnement particulier de cette filiale de Société Générale, dont l’activité s’équilibre entre ancrage en régions et offre digitale en open banking. Françoise Mercadal-Delasalles définit aussi sa conception du management en responsabilité et décentralisé qu’elle a instillé depuis son arrivée à la direction du groupe.

 

Le 18 décembre dernier, les États européens, le Conseil et le Parlement européens sont parvenus à un accord concernant la taxonomie verte, une des principales mesures du plan d’action pour la finance durable annoncé par la Commission européenne en mai 2018. Jérôme Courcier (Expert finance durable) estime que cette taxonomie sera plus utile aux banquiers pour aligner leur financement sur un scénario 2 °C, qu'aux investisseurs, déjà confrontés à de très nombreux référentiels et méthodologies dans ce domaine.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº841