Square

Désintermédiation

Des assureurs prêtent à la place des banques

Créé le

19.06.2012

-

Mis à jour le

03.07.2012

Peu à peu, la tendance se confirme et prend de l’ampleur : les principes de Bâle III [1] poussent les banques vers un modèle « originate to distribute ». Les établissements bancaires vont continuer d’originer les prêts, mais ils vont les transférer à des investisseurs, bien souvent des compagnies d’assurance qui, elles, sont à la recherche d’actifs longs et rémunérateurs. Société Générale, par exemple, a conclu récemment avec Axa France un partenariat qui entre dans ce cadre.

BNP Paribas Corporate and Investment Banking (CIB) n’est pas en reste. Son responsable, Alain Papiasse, expliquait le 29 mai lors d’une conférence de l’ EIFR [2] , que compte tenu de l’évolution du contexte réglementaire, le modèle « originate to distribute » est appelé à se développer en Europe et « les banques qui vont pouvoir le mieux s’y adapter sont celles qui savent à la fois originer les prêts, les structurer (le plus souvent en les titrisant, NDLR) et les distribuer ». Et le banquier de préciser qu’à l’échelle mondiale, l’essentiel des prêts est libellé en dollars : « Quand un crédit syndiqué russe se met en place pour l’acquisition d’un matériel allemand, la devise utilisée est le dollar. » Les banques qui mettent en place ces transactions devront donc être en mesure de les placer dans un second temps auprès d’investisseurs intéressés par des actifs de moyen terme libellés en dollars. Selon Alain Papiasse, « les banques qui vont s’en sortir à l’avenir sont celles qui, comme BNP Paribas, possèdent une forte capacité d’origination partout dans le monde et qui sont capables de distribuer des prêts de bonne qualité à des investisseurs en dollars. En effet, toute banque qui souhaite offrir à ses clients une dimension globale doit pouvoir accompagner ces derniers sur toutes les devises du commerce mondial. »

Si certains assureurs songent à originer eux-mêmes les prêts, les banques semblent pour le moment incontournables. Il n’est toutefois pas indispensable de nouer un partenariat avec elles, comme l’a fait AXA France. D’autres compagnies suivent une stratégie plus classique et se contentent d’investir via des fonds. S.G.

Voir également le dossier Les Banques au Régime

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº750