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Le crédit interentreprises, une fausse bonne idée ?

Créé le

23.02.2015

-

Mis à jour le

26.02.2015

Dans la loi Macron, tout n’est pas bon, de l’avis des banques, et de façon plus surprenante, des entrepreneurs eux-mêmes.

Bien entendu, les amendements venant élargir le spectre d’action du crowdfunding au travers des bons de caisse sont vus comme quelque chose de fondamentalement positif par Jean Rognetta, président de l'association PME Finance: « Vouloir élargir les financements non bancaires fait sens, dans la mesure où une concurrence accrue est plutôt dans l’intérêt des entrepreneurs », se félicite-t-il.

Il n’en est pas de même pour l’amendement n° 1480 instituant le crédit interentreprises, adopté contre l’avis du gouvernement : « Grâce à cet amendement, votre plus gros donneur d’ordre peut également devenir votre principal créancier, ce qui produit un effet inverse de ce que l’on a voulu faire avec le corporate venture. » Et de renchérir : « Si les grandes entreprises veulent aider les PME, qu’elles commencent par régler leurs factures dans les délais ! » En effet, le député UDI Jean-Christophe Fromantin a justifié cet amendement par les problèmes structurels de BFR et de trésorerie des PME.

En l’absence de régulation, cette disposition dessine une autoroute à un shadow banking « à la chinoise », où les grandes entreprises, bénéficiant de conditions de financement très favorables, pourraient consentir des crédits à des entreprises plus petites [1] . Les opposants à cette mesure espèrent bien la voir « sauter » au cours du circuit parlementaire.

A.M.

1 Voir à ce sujet l'entretien avec Pierre-Henri Cassou, « Réguler le shadow banking : oui, mais avec discernement », Revue Banque n° 752, p. 26.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº782
Notes :
1 Voir à ce sujet l'entretien avec Pierre-Henri Cassou, « Réguler le shadow banking : oui, mais avec discernement », Revue Banque n° 752, p. 26.
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