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Banques françaises

Les résultats de 2022 illustrent une adaptation aux chocs

Créé le

13.02.2023

-

Mis à jour le

08.03.2023

En lançant le bal des résultats annuels, BNP Paribas a mis la barre très haut. Son produit net bancaire (PNB) a augmenté de 9 % en un an, à 50,4 milliards d’euros, en dépit d’un environnement incertain, grâce notamment à ses activités dédiées aux grandes entreprises et clients institutionnels (+15,7 %) et aux banques commerciales et métiers spécialisés (+9,3 %). Le contexte de marché a dopé son activité Taux, Change et Matières premières, qui s’envole de 32,6 %. Ces performances ont nourri la hausse du résultat net : + 7,5%, à 10,2 milliards d’euros.

Divers éléments exceptionnels font en revanche reculer le résultat net du groupe Crédit Agricole et de Crédit Agricole SA (CASA), respectivement de 10,5 % à 9,1 milliards et de 7 % à 5,8 milliards d’euros. Pour autant, CASA a publié un résultat record de 1,55 milliard d’euros (+9 %) au quatrième trimestre. En plus d’avoir enregistré une croissance de 5,8 % de la production de crédits en 2022, le groupe a conquis plus de 1,9 million de nouveaux clients en banque de proximité, en ligne avec ses objectifs de moyen terme.

Dynamique commerciale favorable

Société Générale a de son côté été pénalisée par la cession de Rosbank en Russie : son résultat a chuté de 64 % à 2 milliards d’euros par rapport à 2021. Ses revenus sous-jacents ont néanmoins augmenté de 9,3 %, à 28 milliards, portés par la performance commerciale de l’ensemble de ses métiers et par la hausse des taux, qui a soutenu les activités de marché. Son bénéfice sous-jacent ressort en hausse de 6,7 % à 5,6 milliards.

Entre octobre et décembre, le contexte économique et les taux de l’épargne réglementée plus élevés ont, eux, pesé sur l’activité de BPCE. Les PNB de ses pôles Global Financial Services et Banque de proximité et Assurance se sont contractés, respectivement, de 21 % et 3 %. Également affecté par des provisions de prudence, le résultat du groupe a fondu de 33 % au dernier trimestre. Sur 2022, il ralentit de seulement 1,3 %, à 3,9 milliards, son revenu s’établissant à 25,7 milliards d’euros, en ligne avec son objectif stratégique de 25,5 milliards.

La dynamique commerciale favorable dans les activités de banque privée, de détail, comme de financement et d’investissement a permis à Crédit Mutuel Alliance Fédérale (CMAF) d’enregistrer un PNB record en 2022 : 17,3 milliards d’euros (+8,9 %), son résultat s’établissant à 3,3 milliards, en hausse de 2,6 % par rapport à 2021.

Au printemps, les assemblées générales se prononceront sur les politiques de redistribution. BNP Paribas prévoit 4,8 milliards d’euros de dividendes (3,90 euros par action). La banque de la rue d’Antin compte de surcroît racheter pour 5 milliards d’euros d’actions (4 milliards liés à la cession de Bank of the West et 1 milliard au titre de la distribution ordinaire). Le Crédit Agricole propose 3,175 milliards d’euros de dividende (1,05 euro par action). Société Générale vise 1,8 milliard d’euros (1,70 euro par action) et environ 440 millions d’euros de rachats d’actions. Les banques françaises soignent leurs actionnaires, mais pas seulement. Le CMAF s’engage jusqu’en 2027 (soit l’horizon de son nouveau plan stratégique, après celui de 2019-2023) à verser 15 % de son résultat net consolidé part du groupe sous forme de « dividende sociétal », consacré au « financement de projets de transformation environnementale et solidaire ». Cela correspond à 525 millions d’euros pour 2022.

Les actionnaires bénéficient des performances

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À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº878