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Préparer l’avenir
dans un environnement de taux élevés

Créé le

22.05.2023

-

Mis à jour le

25.05.2023

Pandémie, transition énergétique, guerre en Ukraine et tensions géopolitiques, inflation et crise du pouvoir d’achat, crise de la dette, des retraites... Dans un environnement complexe et souvent angoissant depuis plusieurs années, il n’est pas simple pour les épargnants de préparer leur retraite. Des solutions existent pourtant, selon le profil de chacun.

Tandis que les taux d’intérêt s’envolent depuis mars 2022, comme jamais depuis les chocs pétroliers des années 1970, les épargnants se demandent s’il y a des raisons d’espérer. Ils ont vécu une année 2021 marquée par un rendement des produits sans risque – sur les fonds euros notamment – qui s’approchait dangereusement de zéro, puis une année 2022 qui a subi une accumulation de mauvaises nouvelles avec, pour la première fois depuis plusieurs décennies, la plongée de concert des marchés actions et obligations, entraînant dans son sillage les performances de tous les produits d’épargne financière et notamment le plus populaire d’entre eux, l’assurance vie.

Si l’on ajoute à cela les problématiques autour de la retraite où chacun, et notamment les plus jeunes, prend de plus en plus conscience qu’il va devoir s’occuper financièrement, au moins en partie, de ses vieux jours, les épargnants ont débuté l’année 2023 un peu sonnés et en plein désarroi.

La remontée des taux d’intérêt a entraîné pour les particuliers une forte remontée des taux d’emprunt, notamment pour leurs acquisitions immobilières. Elle est à l’origine, en miroir, d’un net regain d’intérêt sur les produits d’épargne sans risque. L’épargne bancaire reprend ainsi des couleurs, au premier rang desquels le Livret A ou le Livret de développement durable et solidaire (LDDS), qui offrent un rendement de 3 % que l’on avait plus connu depuis 2007-2008.

Ce contexte oblige l’ensemble des acteurs de la place à réagir, et c’est une bonne nouvelle pour l’épargnant, qui trouve là de belles opportunités pour allouer la part de son épargne restée liquide, le plus souvent sur des comptes courants à vue sans rémunération, vers ces solutions dorénavant attractives.

Les banques qui ne souhaitent pas rater cette occasion de collecter des dépôts dépoussièrent des produits qui avaient perdu de l’intérêt ces dernières années : livrets revalorisés, livrets « boostés », comptes à terme... autant de produits qui s’affichent aujourd’hui à tous les coins de rue. Ils offrent des rendements attractifs tout en garantissant à l’épargnant l’absence de perte en capital, quitte, pour le compte à terme, à exiger un engagement de détention dans la durée de plusieurs mois à plusieurs années.

Les émetteurs de produits financiers rentrent dans le jeu, avec des produits structurés à capital garanti rendus de nouveau possibles qui peuvent offrir eux aussi de beaux rendements en contrepartie d’un engagement de détention sur une durée plus ou moins courte.

Les assureurs vie bougent à leur tour : à l’heure des taux bas voir négatifs, les fonds euros, en baisse continuelle ces dernières années, étaient devenus totalement obsolètes. Depuis, le monde a changé, et tous les acteurs ont significativement redressé la performance de leurs fonds euros en 2022, et ils sont même nombreux aujourd’hui à offrir des bonus de rémunération pour 2023 à la souscription et sur les nouveaux versements, pour s’assurer de pouvoir continuer à capter leur part de collecte dans ce nouvel équilibre qui replace l’épargne bilancielle en alternative crédible.

L’embarras du choix

Les cartes sont donc complètement rebattues et l’épargnant a désormais l’embarras du choix s’il veut – sans risque – tirer un peu de rendement de sa capacité d’épargne.

C’est dans ce contexte, et après une année 2022 très délicate pour la performance de leurs fonds, que les gérants actions doivent retrouver de l’attractivité s’ils veulent éviter l’arbitrage de leurs supports au profit de tous ces produits sans risque. Ça tombe bien, les marchés actions ont largement rebondi depuis six mois, anticipant semble-t-il une maîtrise de l’inflation et l’arrêt de la hausse des taux d’intérêt d’ici l’été, voire une baisse d’ici la fin de l’année.

Contrairement à l’emprunteur, cette situation semble propice à l’épargnant. C’est vrai. Cependant, beaucoup de signaux doivent préserver ce dernier de toute euphorie excessive : les marchés restent extrêmement volatils (la volatilité sur le marché obligataire est au même niveau que celui connu lors de la crise de 2008) et les actions sont au plus haut alors que de fortes incertitudes demeurent quant à l’inflation, la croissance économique et les bénéfices attendus des sociétés. Les dernières semaines le démontrent : après un bon début d’année, les marchés ont tremblé avec la demi-crise bancaire de mars, avant d’être rassurés par les régulateurs. L’équilibre est donc fragile. Dès lors, les maîtres mots sont frais et diversification pour les épargnants particuliers, et notamment les plus jeunes d’entre eux qui souhaitent préparer leur retraite.

Des frais en moins, c’est du capital en plus

Si on les interroge, la plupart des épargnants cherchent à cumuler trois objectifs : performance significative, liquidité à tout moment et absence de risque. Alors qu’il y a quelques mois encore, nous lui expliquions que dans un monde de taux négatifs, il fallait nécessairement renoncer à l’un d’entre eux, nous lui expliquons aujourd’hui que c’est désormais possible, pour peu qu’il diversifie son épargne et investisse dans une vision courte, moyen et long terme. Il faut aussi lui indiquer que dans tous les cas, et quel que soit son profil ou sa capacité d’investissement, il devra respecter quelques principes de base :

1. être attentif à l’ensemble des tarifs associés aux produits qu’il choisit car des frais en moins aujourd’hui et sur la durée, c’est du capital en plus à sa retraite ;

2. mettre en place des versements libres programmés pour se constituer progressivement son épargne dans le temps et lisser les effets de marché ;

3. diversifier son épargne sur plusieurs classes d’actifs pour diluer son risque.

Privilégier l’épargne réglementée bancaire

Le premier conseil à donner aux jeunes épargnants est de se constituer une épargne de précaution équivalant à quelques mois de salaires via des produits sans risque avec un capital disponible à tout moment en cas de coup dur ou d’un besoin immédiat pour réaliser un projet : Livret A, LDDS, compte sur livret (« boosté » si possible).

Sur le moyen terme : mixer produits à capital garanti et un peu de risque sur de l’épargne financière.

Une fois cette épargne de précaution constituée, le jeune épargnant inexpérimenté qui n’a pas le temps à consacrer à ces sujets mais qui souhaite épargner pour des projets à moyen terme, pourra s’intéresser à des produits comme le compte à terme. En contrepartie d’un engagement d’investissement de plusieurs mois jusqu’à quelques années, il bénéficiera d’un rendement attractif (entre 2 % et 4 %) sans prendre de risque en capital. Ces produits viendront favorablement compléter son investissement en épargne réglementée. S’il souhaite aussi prendre un peu de risque en capital en contrepartie d’un potentiel de rendement plus important, il pourra ouvrir un compte de bourse et diversifier ses investissements sur différentes classes d’actifs : actions, obligations, ETF, OPCVM, crowndfunding immobilier, fonds de private equity... Comptes à terme sur 12 mois, Plan d’épargne en actions (PEA) profilé, afin de profiter de ses avantages fiscaux et d’une gestion par un expert, constituent une bonne palette.

Sur le long terme : diversifier

La vigilance sur les frais est d’autant plus indispensable quand on est un jeune qui investit pour sa retraite. Une illustration simple mais utile à souligner : 1,5 % de frais annuels en moins, c’est – à performance égale – 30 % de capital en plus au bout de 25 ans ! Une fois pris en compte ce prérequis, l’investisseur s’attachera là encore à diversifier son allocation en optant pour plusieurs classes d’actifs : fonds euros, produits structurés à capital garanti, gestion active, gestion passive et indicielle (ETF), immobilier (OPCI, SCPI...), private equity, etc. Assurance vie et Plan d’épargne retraite individuel (PERin) répondent à cet objectif.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº881bis
CAC 40 - Son évolution depuis février 2022
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