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Résultats trimestriels

Les banques trouvent le bon équilibre
entre performance et liquidité

Créé le

22.05.2023

-

Mis à jour le

25.05.2023

Marqués par la crise des banques régionales d’outre-Atlantique et le sauvetage in extremis du « too big to fail » helvétique Credit Suisse, les trois premiers mois de l’année ont été plutôt favorables aux banques françaises, comme l’illustre la nouvelle performance solide de BNP Paribas. Le résultat net part du groupe (RNPG) de la banque de la Rue d’Antin a plus que doublé sur un an, atteignant un record de 4,43 milliards d’euros. Ce chiffre comprend la plus-value de 2,95 milliards d’euros lié à la vente de Bank of the West. Le résultat distribuable, hors exceptionnels, bondit de 55 % à 2,84 milliards, porté par la croissance soutenue de l’activité́ de la clientèle dans tous les métiers et la forte hausse des revenus d’intérêt. Le produit net bancaire (PNB) sous-jacent s’est accéléré de 5,3 % sur un an à plus de 12 milliards d’euros.

Bénéficiant du dynamisme des activités commerciales en assurances, en banque de financement et d’investissement (BFI) et en crédit à la consommation, Crédit Agricole SA, dont le PNB s’est accéléré de 9,6 % à 6,12 milliards d’euros, a également enregistré un doublement sur un an de son résultat, passant de 571 millions à 1,22 milliard d’euros. La progression de 23,6 % à 1,66 milliard du résultat du Groupe Crédit Agricole vient conforter son modèle de banque « multi-universelle ».

Si elle a fait l’affaire des épargnants, la hausse le 1er février dernier des taux des livrets d’épargne réglementés conséquente à l’inflation a pénalisé BPCE : son PNB recule de 5,4 % à 5,81 milliards d’euros et son bénéfice de 29 % à 533 millions. La banque aux deux Tours quantifie les effets négatifs liés à l’épargne réglementée sur le PNB et le résultat à respectivement 380 et 282 millions d’euros. Sans cet impact, ils se seraient améliorés de 1 % et 8 %.

Affectée par la hausse des taux des livrets réglementés, le taux d’usure sur les prêts et la fin du bénéfice des opérations de TLTRO (Targeted Longer-Term Refinancing Operations), la banque de détail en France de Société Générale a décliné de 11 % sur le trimestre alors que la performance a été robuste dans les autres métiers. En dépit d’un PNB en baisse de 5,3 %, à 6,67 milliards d’euros, le résultat de la banque de La Défense progresse de 5,7 % à 868 millions grâce à la contraction du coût net du risque de 561 à 182 millions d’euros.

Pas de crise de confiance

En mars, les courses aux guichets des Américains, les décollectes records subies par Credit Suisse et le coup de pression sur les titres hybrides de Deutsche Bank ont nourri les craintes d’un « effet domino » s’étendant à la zone euro. Chahutées en bourse, les banques françaises n’ont pas subi de crise de confiance de leurs clients. Au premier trimestre, la banque de proximité et assurance de BPCE a enregistré une hausse de 19 milliards d’euros, sur un an, des encours d’épargne de bilan à 662 milliards. Le groupe Crédit Agricole a conquis 555 000 nouveaux clients, dont 426 000 en banque de proximité en France. Les dépôts moyens chez BNP Paribas, qui dispose d’une base de dépôts très diversifiée, s’élevaient à 784 milliards d’euros en léger recul (794 milliards fin 2022) mais supérieur à la moyenne de 2022 (776 milliards). La banque peut compter sur ses actifs liquides de haute qualité estimés à 426 milliards d’euros et une réserve de liquidité mobilisable de 466 milliards. Chez Société Générale, les dépôts ont crû de 0,7 %, tandis que les réserves de liquidités ont été renforcées (+6 % à 296 milliards). Les ratios de liquidité à court terme LCR [rapport des encours des actifs liquides de haute qualité (HQLA) sur le total des sorties nettes de trésorerie sur les 30 jours calendaires suivants, ndlr] indiquent également que les acteurs français sont armés pour faire face à une panique bancaire. Les LCR de BNP Paribas (139 %), de BPCE (153 %), du Crédit Agricole (162,6 %) et Société Générale (169 %) dépassent largement les 100 % fixés par Bâle 3.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº881
Les ratios de liquidité à court terme (LCR) restent à des niveaux confortables
$!Les banques trouvent le bon équilibre entre performance et liquidité
RB